lundi 9 avril 2012

Indochine : Au zénith (1986)







Pour les 5 ans du groupe, en octobre 1986, les belges d'Indochine ont la bonne idée de sortir cet album live, qui sera certainement une des pièces maîtresses de leur discographie, non pas en terme de quantité d'albums vendus, mais de qualité intrinsèque et musicale.

En mars 1986, Indochine rempli quatre soirs d'affilés le Zénith de Paris, et le groupe à la bonne idée de filmer et d'enregistrer ce moment, qui couronne la tournée triomphale de l'album "3" (encore que, pas vraiment, puisque les concerts se poursuivrons pendant une tournée d'été).

Forcément, on retrouve sur la set-list les titres inévitables du groupe, type "Canary Bay", "L'aventurier", " Trois nuits par semaine", etc... Alors quand j'ai découvert cet opus, par le biais de la VHS (bah oui, on arrête pas le progrès...), je dois dire que la set-list ne m'enthousiasmait que peu.
L'absence de titres phares du genre "La sécheresse du Mékong", "Okinawa", "Pavillon Rouge" et la présence de la reprise de Jacques Dutronc "L'opportuniste" que je n'apprécie pas trop me faisait d'abord tirer un peu la tronche.
Par la suite, je m'attendais aussi à une simple re-pompe des versions studios, sans plus d'arrangements.

Hé bien que nenni !

L'album s'ouvre sur "La conquête de l'ouest", une introduction courte, mais relativement sympathique, même si je pense qu'une piste un peu majestueuse aurait amené la suite de manière plus convaincante. Parce que : Oui ! La suite est majestueuse.

C'est "A l'assaut" qui ouvre (vraiment) les hostilités, dans une version "single" spéciale pour le live, et accessoirement dynamitée par les percussions.
Les percussions, parlons(en, puisque qu'il y en une armée sur cet opus. Des gros tambours aux percussions plus sobres, tous apportent puissance et aspect d'immensité à la musique du groupe. Un gain de force incroyablement efficace, surtout qu'elles sont parfaitement mixées.
On rajoutera aussi le saxophone de Dimitri qui se permet de rajouter des lignes fort jolies, comme sur "Canary Bay", ce qui offre une mélodie supplémentaire au son de l'album.

Mais, pour qu'on ne soit pas perdu dans tout ces éléments rajoutés, Indochine à pris soin de recréer son ambiance typique en live, avec les rythmiques calées et nettes, les guitares et leurs sonorités inimitables, la voix, et bien sûr les synthés aériens et asiatiques.

Bien sûr, le groupe se montre communicatif avec un public déjà grandement acquis à leur cause, au vu des hurlements stridents des jeunes filles en fleurs.
Ça c'est pour le meilleur, car on ne peut omettre les quelques phrases lâchées par Nicola, toutes plus cultes les unes que les autres.
Morceaux choisis : " Si un jour dans ta ville, si un jour dans ta rue, on te montre du doigt, parce que tu t'habilles comme ça, ou que tu as les cheveux comme ça, alors dis-leur que ce sont des pervers ! Voici Troisième Sexe !"
"Dans chaque pays, il y a une fleur sacrée, par pitié, faites qu'elle ne la trouve jamais, voici Salombo !".

Voilà, voilà... On pourrait discuter longtemps de ces phrases, de leur légitimité, de leur efficacité, de leur construction, de leur portée psychologique dans la vie des fans d'Indochine de l'époque.
Néanmoins, le pauvre bougre s'en tire très bien sur les parties chantées, et sur les parties ou il motive le public, et c'est bien là tout l'essentiel de sa fonction.

Il est clair que le groupe à tout fait pour rendre ses compositions puissantes, rapides, efficaces et pleine de spontanéité et d'entrain. Les coupures rythmiques sont d'ailleurs là pour en témoigner, ainsi que les petites feintes destinée à faire monter la sauce.

"Mais alors", allez-vous me dire, "moi j'avais cru comprendre que le plus cool dans Indochine, c'était cette ambiance éthérée, aérienne, magique, proche de l'Asie, du cinéma et des années coloniales ?".
Même si il est évident que personne ne va me demander ça (auquel cas, si ça arrive, on sera bientôt très copains, l'homme qui me dira ça, et moi...), la puissance rythmique et aussi pleine d'énergie qu'une barre Ovomaltine, n’entache en rien l'ambiance formidablement bien construite du groupe.
Pourquoi ? Hé bien parce que déjà, les parties mélodiques des synthétiseurs par exemples sont bien présentes, et avec un volume conséquent pour qu'elles soit bien entendues ("Canary Bay", encore une fois), il en est de même pour les guitares (le riff mélodique de "Miss Paramount", très audible et puissant).

Non, décidément, il est évident que ce live, est un immense moment de plaisir et une formidable réussite, et ce, quelque soit la situation. En voiture, tout le monde chante au bout de trois titres, en soirée ou entre amis, ce live forme une excellente bande-son, sous hallucinogènes vous aurez de très belles visions, et en faisant la cuisine, votre pavé de bœuf aura une autre saveur.

La magie ? Sans doute...
"L'aventure au parfum d'Ylalang", j'en suis sûr.

18.5/20





1 commentaire:

  1. Difficile de mieux décrire ce live... putain les percus, cent fois plus efficaces qu'un énième blast de Marduk... elles offrent sur support tangible aux synthés aériens... Tain ça donne vraiment envie de l'écouter

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