jeudi 12 avril 2012

Benjamin Biolay : La superbe






Benjamin Biolay est lent.
Benjamin Biolay est chiant, il est mou, il est dépressif et déprimant.
Benjamin Biolay se la pète, en plus de tout ça. 
Benjamin Biolay, bah c'est la caricature de l'artiste paumé, bobo et chiant. Le genre de type relou qu'on a tous connus au lycée, sauf que lui, il n'a pas bougé depuis ses dix-sept ans. Il est englué dans cet espèce de fantasme de l'artiste paumé.
Quand il passe à la TV et qu'il arrive dans mon champ de vision, j'ai envie de lui dire : "Mais réveille-toi putain !".

Et, le pire dans tout ça, c'est que ses chansons sont comme lui...

Pourtant, même si j'ai souvent envie de l'assassiner sur place à cause de sa débauche caractérielle de je-m'en-foutisme saupoudré d'une bonne grosse pincée d'imbécilité, j'aime bien son album.
En fait, quand je l'écoute, je me dis que seul un type comme lui aurait pu pondre ce genre de disque.
Pour écrire un album comme "La Superbe", il faut être perdu dans sa tête, bloqué, figé quelque part. Il faut être mou et lent, il faut contempler et penser.
C'est le genre de truc qu'un mec comme lui peut faire. Il reste là dans sa chambre d'hôtel, il s'assoit, il boit du whisky en avalant du Lexomil à trois heures du matin.
Et là, paf, il a une idée, il écrit.

Voilà, j'imagine qu'il fait comme ça. En tout cas, moi, je le ressens comme ça. 

Alors, à la base, justement, ça n'a pas été facile pour moi, j'imaginais ce mec avec sa voix lente, qui parle, qui murmure. Et au départ, je trouvais ça chiant.
Donc ça a duré comme ça pendant un sacré bout de temps. Et puis un jour, je me suis retrouvé seul en voiture, en pleine nuit d'hiver, avec cet album. Vu que j'avais un bon bout de chemin, j'ai lancé l'album que j'avais sous la main. Et là, j'ai quand même pris une mini-claque.

La vraie claque, c'est le premier titre, éponyme, et donc intitulé "La superbe". Et finalement, ce qui me semblait décousu s'est éclairé. Les transitions que je trouvais douteuses, se sont révélées excellentes. La voix auparavant cataloguée comme un puissant somnifère s'est révélée comme remplie d'une tristesse qu'on peut difficilement comprendre.
Les parties instrumentales que je trouvais assez basiques se sont révélées, recherchées, puissantes, fines...
Ce titre, développe une des plus forte montée en puissance que je n'ai jamais entendue. Tout commence doucement, et au fur et à mesure que le titre progresse, les pistes s'ajoutent, et la vague déferle jusqu'à ce qu'on finisse trempés jusqu'aux os.

Le problème finalement, c'est qu'il y a des coups de mou dans cet album, je pense au dernier titre, totalement inutile...
Mais heureusement, il y a d'autres excellents titres, comme "Padam", "Miss Catastrophe", ou le génial "Night Shop". Tous sont relativement bien construits, et les textes sont plutôt intelligents.
Extraits :

"On flaire, on flâne, on flaire la flamme, singulière. On gagne, on perd, on perd la gagne, la superbe..."

"J'attendais en vain, que le monde entier m'acclame, qu'il me déclare sa flamme, dans une orgie haut de gamme."

"Oui, la nuit, je passe les murailles, et j'entends le vent des Cornouailles, et pourtant je la suis, vaille que vaille"

Bon, chacun jugera selon son bon plaisir, mais on va dire, dans un but d'objectivité (ah ah !) qu'il ne se débrouille pas trop mal.

On a donc ici, un album inégal, et un peu long aussi, de par la présence d'un deuxième CD, plus ou moins discutable, mais pas vraiment bâclé, en témoigne le plutôt bon "L'espoir fait vivre", mais qui recèle des moments formidables, pour peu que l'on daigne s'y intéresser...

14.5/20


On Flane, On flaire, On flaire la flamme singulière.. On gagne,on perd On perd la gagne, La Superbe... Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-BENJAMIN-BIOLAY,LA-SUPERBE,107026308.html
On Flane, On flaire, On flaire la flamme singulière.. On gagne,on perd On perd la gagne, La Superbe... Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-BENJAMIN-BIOLAY,LA-SUPERBE,107026308.html





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