lundi 18 juin 2012

Salut, salut...

Voilà, pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, j'ai pris du gallon il y a peu.
Je suis maintenant chroniqueur chez Thrashocore. Alors ça veut dire quoi concrètement ?

J'étais parti sur le principe de la double-publication (ici et sur Thrashocore), sauf que cette technique me prend beaucoup trop de temps, donc j'ai choisi de me focaliser uniquement sur le Webzine.
Ça veut dire que vous me retrouvez la-bas, parfois avec des chroniques déjà publiées ici mais remises au goût du jour et le plus souvent avec des chroniques totalement inédites.

La structure d'un webzine me permet de plus coller à l'actualité et aussi d'offrir un support de visibilité plus important pour les groupes chroniqués (ce qui est nettement mieux pour eux, vous en conviendrez...) et/ou interviewés.
Petit à petit tout sera transféré sur Thrashocore (Pavillon Rouge est déjà transféré par exemple, et La Division Mentale est en cours).

Des nouvelles interviews sont parues et presque une vingtaines de nouvelles chroniques pour ma part, n'hésitez donc pas à aller faire un tour (régulièrement, ce serait encore mieux, ah ah !) sur ce webzine (j'ai gardé le même pseudo au cas où) qui fourmille de groupe sympas et de chroniqueurs doués et beaux-gosses.

Voici le lien de Thrashocore : ICI

Et voici le lien d'un bon ami à moi qui monte un blogspot cinéma/musique, sa Dimension Satan à lui quoi : Cliquez, ça lui fera plaisir.

lundi 16 avril 2012

Björk : Homogenic


Parfois, il y a des disques qu'on a écoutés jusqu'à les chier dans sa jeunesse, et après on les oublie, pendant un temps.
Et après, un beau jour, on retombe dessus, et on se rappelle, uniquement à ce moment, à quel point on a aimé.
Et on a honte, parce qu'on l'a seulement en gravé, dans mon cas.

Qui ne connaît pas Björk ici ?
L'islandaise qui a percé dans le monde entier, l'islandaise tordue, l'islandaise souffrante et joyeuse à la fois.

Au travers de cet article, je m'adresse éperdument à tout ceux qui apprécient les ambiances, la mécanique, et le côté triste des choses.
"Homogenic", ou l'album quasi-parfait, synthétise l'aérien, l'émotion, l'humain et la machine.

Pourtant, malgré le fait que je connaisse la totale de cette artiste, j'ai du mal avec certains disques, certains trop faciles, d'autres trop rébarbatifs, mais "Homogenic", c'est la claque, le monstre, le mythe.

La demoiselle s'est bien entourée pour cet opus, des pointures du trip-hop s'occupent des boîtes à rythmes, qui sont la mécanique implacable de l'opus. Les rythmes, proches de l'humain comme Björk les définis elle-même, et symbolisant une mécanique de la respiration, du battement cardiaque, sont puissants, incisifs, inattendus, réglés au millimètres.

A ceci s'ajoute des cordes, mélancoliques, et peu nombreuses, un violon, un alto et un violoncelle, tout au plus un petit ensemble de cordes. Puis se rajoutent des claviers, piano, clavecins, ou sons électroniques, comme une basse électronique.
Et non, on ira pas vraiment plus loin, hormis sur les saturations stridentes offertes à l'auditeur sur les deux dernières pistes.
Ah si, il manque juste une élément crucial, la voix bien sûr, qui sait développer une ambiance toute particulière sur laquelle je reviendrais.

Alors, on pourrait dire que finalement, ici, tout est minimaliste, et même si les rythmiques sont fouillées, les compositions restent sobres, et s'articulent principalement sur une ou deux mélodies, qui persistent.

Mais ce qui est remarquable dans cet album, c'est son intensité. Dès le premier titre "The Hunter", on remarque l'album s'ouvre tranquillement, mais qu'il ne va pas en rester là.
Et la triptyque de folie qui s'en suit, à savoir "Joga", "Unravel" et "Bachelorette", confirme clairement les prémices ressentis auparavant.

Dès que la demoiselle part dans les montées de voix, c'est le décollage, ou le 25km/h au Mach 1 en une dizaine de seconde. Autant dire que la Ferrari ne suit pas. Un peu comme une drogue, on ressent une montée incroyable, le grand frisson, celui qui vous prend, et qui ne vous lâche plus. Sauf que contrairement à une drogue, il n'y aura pas de descente, enfin seulement quand l'album sera fini...

Car non, les pépites d'or que sont "Immature", "Alarm Call" ne vous ferons pas redescendre, et le final tétanisant vous achèvera en beauté.

Un univers, une voix, un paysage musical, auquel il vous faudra impérativement adhérer à 100% pour prendre votre pied comme il se doit sur ce chef d’œuvre.

18.5/20



jeudi 12 avril 2012

Benjamin Biolay : La superbe






Benjamin Biolay est lent.
Benjamin Biolay est chiant, il est mou, il est dépressif et déprimant.
Benjamin Biolay se la pète, en plus de tout ça. 
Benjamin Biolay, bah c'est la caricature de l'artiste paumé, bobo et chiant. Le genre de type relou qu'on a tous connus au lycée, sauf que lui, il n'a pas bougé depuis ses dix-sept ans. Il est englué dans cet espèce de fantasme de l'artiste paumé.
Quand il passe à la TV et qu'il arrive dans mon champ de vision, j'ai envie de lui dire : "Mais réveille-toi putain !".

Et, le pire dans tout ça, c'est que ses chansons sont comme lui...

Pourtant, même si j'ai souvent envie de l'assassiner sur place à cause de sa débauche caractérielle de je-m'en-foutisme saupoudré d'une bonne grosse pincée d'imbécilité, j'aime bien son album.
En fait, quand je l'écoute, je me dis que seul un type comme lui aurait pu pondre ce genre de disque.
Pour écrire un album comme "La Superbe", il faut être perdu dans sa tête, bloqué, figé quelque part. Il faut être mou et lent, il faut contempler et penser.
C'est le genre de truc qu'un mec comme lui peut faire. Il reste là dans sa chambre d'hôtel, il s'assoit, il boit du whisky en avalant du Lexomil à trois heures du matin.
Et là, paf, il a une idée, il écrit.

Voilà, j'imagine qu'il fait comme ça. En tout cas, moi, je le ressens comme ça. 

Alors, à la base, justement, ça n'a pas été facile pour moi, j'imaginais ce mec avec sa voix lente, qui parle, qui murmure. Et au départ, je trouvais ça chiant.
Donc ça a duré comme ça pendant un sacré bout de temps. Et puis un jour, je me suis retrouvé seul en voiture, en pleine nuit d'hiver, avec cet album. Vu que j'avais un bon bout de chemin, j'ai lancé l'album que j'avais sous la main. Et là, j'ai quand même pris une mini-claque.

La vraie claque, c'est le premier titre, éponyme, et donc intitulé "La superbe". Et finalement, ce qui me semblait décousu s'est éclairé. Les transitions que je trouvais douteuses, se sont révélées excellentes. La voix auparavant cataloguée comme un puissant somnifère s'est révélée comme remplie d'une tristesse qu'on peut difficilement comprendre.
Les parties instrumentales que je trouvais assez basiques se sont révélées, recherchées, puissantes, fines...
Ce titre, développe une des plus forte montée en puissance que je n'ai jamais entendue. Tout commence doucement, et au fur et à mesure que le titre progresse, les pistes s'ajoutent, et la vague déferle jusqu'à ce qu'on finisse trempés jusqu'aux os.

Le problème finalement, c'est qu'il y a des coups de mou dans cet album, je pense au dernier titre, totalement inutile...
Mais heureusement, il y a d'autres excellents titres, comme "Padam", "Miss Catastrophe", ou le génial "Night Shop". Tous sont relativement bien construits, et les textes sont plutôt intelligents.
Extraits :

"On flaire, on flâne, on flaire la flamme, singulière. On gagne, on perd, on perd la gagne, la superbe..."

"J'attendais en vain, que le monde entier m'acclame, qu'il me déclare sa flamme, dans une orgie haut de gamme."

"Oui, la nuit, je passe les murailles, et j'entends le vent des Cornouailles, et pourtant je la suis, vaille que vaille"

Bon, chacun jugera selon son bon plaisir, mais on va dire, dans un but d'objectivité (ah ah !) qu'il ne se débrouille pas trop mal.

On a donc ici, un album inégal, et un peu long aussi, de par la présence d'un deuxième CD, plus ou moins discutable, mais pas vraiment bâclé, en témoigne le plutôt bon "L'espoir fait vivre", mais qui recèle des moments formidables, pour peu que l'on daigne s'y intéresser...

14.5/20


On Flane, On flaire, On flaire la flamme singulière.. On gagne,on perd On perd la gagne, La Superbe... Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-BENJAMIN-BIOLAY,LA-SUPERBE,107026308.html
On Flane, On flaire, On flaire la flamme singulière.. On gagne,on perd On perd la gagne, La Superbe... Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-BENJAMIN-BIOLAY,LA-SUPERBE,107026308.html





The Phantom Carriage : New Thing







The Phantom Carriage, bah c'est du hardcore.
Sauf qu'ici, il n'y a pas grand chose à voir avec ce qu'on pourrait trouver dans un Hatebreed.
Si on devait citer du hardcore pour les définir, on se rapprocherait plus volontiers du Kickback moderne, de Comity ou de Celeste.
Sauf qu'en fait, ce ne serait que citer un petit tiers de ce qui est présent dans ce disque, puisqu'on peut aussi rajouter une bonne couche de Black Metal, du screamo mais aussi du jazz.

Oui, du jazz, mais d'habitude, quand on nous sert "jazzy" comme qualificatif dans un groupe de Metal en tout genre, on se retrouve avec un saxophone samplé sur un titre. Bon, voilà...
Mais, il y a quand même des exceptions, et The Phantom Carriage en est une, au même titre que par exemple le Shining norvégien. Ces deux groupes n'ont pas grand chose en commun, si ce n'est qu'ils utilisent à bon escient les structures du jazz.

Alors attention, quand on dit Jazz, ne vous attendez pas à l'orchestre Big brass band de Trou paumé / perdu.
Ici on est parfois dans le free, dans le progressif, voir dans le jazz-rock.
Bref, The Phantom Carriage ne sert pas une musique commune, et comme l'a dit ma mère qui a écouté (bien malgré elle...) le CD avec moi en voiture : "Ah bah, eux, on peut dire qu'ils sont inventifs".

Inventif, oui, c'est un des mots-clefs de cet opus, mais aussi "couillu", parce qu'il fallait oser, et aussi "efficace", car si on aurait pu penser que mélanger tout ça finirait vite par rendre la mixture indigeste, hé bien il n'en est rien.

On citera joyeusement les titres suivants : "The horses feed their birds", purement hardcore tout en étant complexe, et très bon titre d'ouverture, "The wreck of my mental ship", avec un pont de fin très réussi et prenant, "Black rain falls in drop", ou le mélange parfait entre ternaire et binaire (et donc entre jazz et hardcore...), l'interlude plutôt surprenante "Les fantômes se cachent pour pleurer", ou le plus émotionnel "Our Roses".
Voilà, en comptant que dans cet opus, il n'y a que sept titres, et que j'en ai cité cinq, on constate aisément que la proportion de très bons titres est plutôt élevée.
Les deux qui ne sont pas cités sont un petit peu en dessous, mais ils sont quand même bien ficelés et très agréables.

L'ambiance distillée soigneusement par The Phantom Carriage se révèle très chaotique, mais également déroutante, propre à leur style, et aussi pleine de surprises.
L'album est court, et de ce fait, il s'apprivoise vite, malgré l'éventuel coup de frein que pourrait donner cet aspect technique. On accroche vite au style, mélange du côté sombre accentué par le fond jazz, et de lumière, apportée par les passages mélodiques et émotionnels.

Bref, ce groupe permet de passer un bon moment, pour les gens ouverts d'esprit, et si même après tout ça, vous n'étiez que partiellement convaincus, sachez que leur album est téléchargement libre sur leur site, ou leur Bandcamp, et ça, c'est sympa, donc je me devais de le relayer ici.

15/20


lundi 9 avril 2012

Indochine : Au zénith (1986)







Pour les 5 ans du groupe, en octobre 1986, les belges d'Indochine ont la bonne idée de sortir cet album live, qui sera certainement une des pièces maîtresses de leur discographie, non pas en terme de quantité d'albums vendus, mais de qualité intrinsèque et musicale.

En mars 1986, Indochine rempli quatre soirs d'affilés le Zénith de Paris, et le groupe à la bonne idée de filmer et d'enregistrer ce moment, qui couronne la tournée triomphale de l'album "3" (encore que, pas vraiment, puisque les concerts se poursuivrons pendant une tournée d'été).

Forcément, on retrouve sur la set-list les titres inévitables du groupe, type "Canary Bay", "L'aventurier", " Trois nuits par semaine", etc... Alors quand j'ai découvert cet opus, par le biais de la VHS (bah oui, on arrête pas le progrès...), je dois dire que la set-list ne m'enthousiasmait que peu.
L'absence de titres phares du genre "La sécheresse du Mékong", "Okinawa", "Pavillon Rouge" et la présence de la reprise de Jacques Dutronc "L'opportuniste" que je n'apprécie pas trop me faisait d'abord tirer un peu la tronche.
Par la suite, je m'attendais aussi à une simple re-pompe des versions studios, sans plus d'arrangements.

Hé bien que nenni !

L'album s'ouvre sur "La conquête de l'ouest", une introduction courte, mais relativement sympathique, même si je pense qu'une piste un peu majestueuse aurait amené la suite de manière plus convaincante. Parce que : Oui ! La suite est majestueuse.

C'est "A l'assaut" qui ouvre (vraiment) les hostilités, dans une version "single" spéciale pour le live, et accessoirement dynamitée par les percussions.
Les percussions, parlons(en, puisque qu'il y en une armée sur cet opus. Des gros tambours aux percussions plus sobres, tous apportent puissance et aspect d'immensité à la musique du groupe. Un gain de force incroyablement efficace, surtout qu'elles sont parfaitement mixées.
On rajoutera aussi le saxophone de Dimitri qui se permet de rajouter des lignes fort jolies, comme sur "Canary Bay", ce qui offre une mélodie supplémentaire au son de l'album.

Mais, pour qu'on ne soit pas perdu dans tout ces éléments rajoutés, Indochine à pris soin de recréer son ambiance typique en live, avec les rythmiques calées et nettes, les guitares et leurs sonorités inimitables, la voix, et bien sûr les synthés aériens et asiatiques.

Bien sûr, le groupe se montre communicatif avec un public déjà grandement acquis à leur cause, au vu des hurlements stridents des jeunes filles en fleurs.
Ça c'est pour le meilleur, car on ne peut omettre les quelques phrases lâchées par Nicola, toutes plus cultes les unes que les autres.
Morceaux choisis : " Si un jour dans ta ville, si un jour dans ta rue, on te montre du doigt, parce que tu t'habilles comme ça, ou que tu as les cheveux comme ça, alors dis-leur que ce sont des pervers ! Voici Troisième Sexe !"
"Dans chaque pays, il y a une fleur sacrée, par pitié, faites qu'elle ne la trouve jamais, voici Salombo !".

Voilà, voilà... On pourrait discuter longtemps de ces phrases, de leur légitimité, de leur efficacité, de leur construction, de leur portée psychologique dans la vie des fans d'Indochine de l'époque.
Néanmoins, le pauvre bougre s'en tire très bien sur les parties chantées, et sur les parties ou il motive le public, et c'est bien là tout l'essentiel de sa fonction.

Il est clair que le groupe à tout fait pour rendre ses compositions puissantes, rapides, efficaces et pleine de spontanéité et d'entrain. Les coupures rythmiques sont d'ailleurs là pour en témoigner, ainsi que les petites feintes destinée à faire monter la sauce.

"Mais alors", allez-vous me dire, "moi j'avais cru comprendre que le plus cool dans Indochine, c'était cette ambiance éthérée, aérienne, magique, proche de l'Asie, du cinéma et des années coloniales ?".
Même si il est évident que personne ne va me demander ça (auquel cas, si ça arrive, on sera bientôt très copains, l'homme qui me dira ça, et moi...), la puissance rythmique et aussi pleine d'énergie qu'une barre Ovomaltine, n’entache en rien l'ambiance formidablement bien construite du groupe.
Pourquoi ? Hé bien parce que déjà, les parties mélodiques des synthétiseurs par exemples sont bien présentes, et avec un volume conséquent pour qu'elles soit bien entendues ("Canary Bay", encore une fois), il en est de même pour les guitares (le riff mélodique de "Miss Paramount", très audible et puissant).

Non, décidément, il est évident que ce live, est un immense moment de plaisir et une formidable réussite, et ce, quelque soit la situation. En voiture, tout le monde chante au bout de trois titres, en soirée ou entre amis, ce live forme une excellente bande-son, sous hallucinogènes vous aurez de très belles visions, et en faisant la cuisine, votre pavé de bœuf aura une autre saveur.

La magie ? Sans doute...
"L'aventure au parfum d'Ylalang", j'en suis sûr.

18.5/20





vendredi 6 avril 2012

iDoser : Hand of God






Trop bon, trop con.
Voilà ce que je me dis en ce moment.
L'esprit humain, et la curiosité sont de vilains défauts. Et si tout le monde possède le premier, tout le monde n'a pas le deuxième. Malheureusement, moi je l'ai. Et si j'ai eu très très peur en me faisant Gate of Hades, je suis quand même assez bête pour tenter Hand of God.

Pour cette chronique, toujours sur le but de deux avis, c'est Nemphis, qui m'a au passage donné le logiciel, qui écrira en dessous du mien, un deuxième témoignage sur ce sujet.

FovS :

Depuis GoH, pas mal de choses ont changées. Déjà, j'ai un peu plus peur de cliquer sur "Play Dose".
J'ai également depuis essayé des autres doses, du genre : "Inhalant", assez épique, ou "Crystal Meth", pas mal non plus dans son genre.

On m'a conseillé de prendre "Condition", une dose qui met en condition, comme son nom l'indique, avant la prise d'une autre, plus forte. Mais j'ai la flemme.

Il est minuit pile, j'ai bu trois cafés ce soir (mais bon, j'en bois beaucoup...), et une bière. Tout va bien, merci. Je ferme tranquillement les yeux sur ma chaise de bureau.
Je dois cependant retrouver ma copine en ville à 2h du matin, donc j’espère juste ne pas y aller en volant.

L'omniscience, soit le fantasme de toute une tranche de l'humanité, la puissance de Dieu, mais aussi sa violence, et sa condition. Voilà, ce qu'il doit y avoir dans Hand of God. Enfin certains devraient s'inquiéter, si je deviens vraiment Dieu, il va y avoir du ménage...

Passée cette introduction un peu miteuse, le moment est venu d'appuyer sur "Play", sans trop d’inquiétudes, puisque en théorie, ça devrait être plutôt positif comme dose.

La dose démarre par des sonorités, finalement assez proches de GoH, ce qui ne me rassure absolument pas, même si elle sont plus aiguës.
Mine de rien, en deux/trois minutes, je commence à m'envoler, doucement, comme si on m'avait prêté, euh, je ne sais pas moi, le nuage magique de Sangoku, mais sans l'obligation d'être pur.
Puis, vers 7/8 minutes à peu près, le vol s’accélère, je commence à croire que le nuage est devenu un Mirage 2000. 

Puis, il y a des sons qui arrivent, alors que je suis carrément paumé dans l'hyper espace, je me rends compte que ces sons sont la musique que j'ai entendue aujourd'hui, couplée avec des images de ma journée. Bizarrement, cette sensation est rapide, un peu comme le fameux "film de notre vie" que l'on revoit avant de mourir. Bref, après ce mélange pas folichon d'Alien Deviant Circus, Femi Kuti (bah oui, y'a pas de hasard...), Godkiller et du groupe CSS que j'ai écouté ce matin par procuration. Puis j'entends des chants, un peu mystiques.

Et puis là, PAF ! La montée assez faramineuse qui arrive. Une éjaculation faciale de toute puissance. Je m'envole loin, très loin, très vite, j'en tremble de partout, mon corps me pique de plus en plus fort, puis il me brûle, car je vais trop vite. Mon cœur bat à toute vitesse, heureusement que je ne fais pas de tachycardie, pas comme certains ici (hu hu hu !!)...
La je commence à avoir mal, mais vraiment beaucoup. Putain, ça crame sec d'aller voir ce foutu Saint-Père.

Puis une deuxième montée, qui me transpose immédiatement des flashs qui proviennent de l'hyper-espace. Je vois des planètes, des véhicules, des explosions, des peuples massacrés sur ces planètes. Tout ça s'enchaîne aussi vite que le film de ma journée tout à l'heure. On dirait une prise de conscience immédiate, un résumé rapide de l'univers. Comme si je passais la porte (comme dans Full Metal Alchemist, le manga), et que je pouvais comprendre le monde, j'espère juste que je vais pas oublier un bras la bas. Je transpire, j'ai mal, mes yeux pleurent par réflexe. J'essaye de bouger, mais non ce n'est pas possible.

L'intensité baisse, je repars aussi vite que j'étais venu comme si j'étais aspiré en arrière, le son baisse de volume. Quand le silence arrive, je me réveille en sursaut, je bondis, j'ouvre les yeux. Je reprend ma respiration, je flippe quelque chose de correct. J'ai l'impression qu'on m'a balancé de l'espace comme une vieille chaussette sur Terre, et que j'ai atterri dans mon lit.

J'ai la tremblote, alors que j'écris cet article, mes veines me piquent. Même si ça reste immensément moins traumatisant pour moi que Gate of Hades, Hand of God ne me laisse pas de marbre. Je suis plutôt vidé de mon énergie, épuisé d'avoir découvert et visionné tout ça. J'ai aussi l'impression d'être parti trois mille ans, alors que ça n'a duré qu'une demi-heure. Alors que j'ai presque fini l'article, je suis revenu à la normale. Plus de tremblements, plus de problèmes autres, plus de chaleur, ou de cœur qui bat la chamade. 


Nemphis :


Et merde, ça fait bien deux ans que j'ai pas touché à ça, c'est vraiment sain de recommencer avec le légendaire Hand of God? A froid comme ça je dirais que non, que je vais juste faire un arret cardiaque en plein milieu de mon voyage onirique et qu'on va me retrouver demain matin en caleçon avec un casque sur les oreilles (la mort parfaite). Blague à part je commence à stresser un peu à l'idée de retomber dans ces abysses cycloniques.

Il est 01h00 du matin, j'ai pas trop mangé, pas trop bu, je suis pas trop fatigué donc si l'équation est juste ça devrait pas trop foirer. Je me mets à l'aise dans mon lit, comme pour aller me pieuter, mon PC à côté de moi, pas trop loin pour avoir un repère après ma rechute.. Ouah, allez, on souffle un bon coup et on y va. Je suis dans le noir complet, bien installé et avec un casque audio de très bonne qualité, autant dire qu'il aurait été difficile de faire mieux à ce niveau.

La track commence. Il n'aura pas fallu beaucoup de temps avant que tout le stress accumulé disparaisse comme il était arrivé. Je suis plutôt bien, c'est limite relaxant en fait. Mes membres sont lourds, j'ai l'impression d'être sous morphine, toute notion du temps est à présent faussée dans mon esprit. Ca commence, je le sens, c'est comme si tout ce qui trainait dans ma tête, toutes mes idées, toutes mes pensées étaient aspirées vers nulle part. J'ai toujours les yeux fermés et pourtant je jurerais que je suis entrain de les ouvrir (ça m'a d'ailleur déconcentré pas mal de fois parceque je me sentais obligé de vérifier). Les yeux fermés et dans une obscurité totale, des lumières s'invitent sous forme de flashs très brefs ou simplement en dansant devant moi (comme si on me foutait une lampe torche sous le nez pendant que mes yeux sont fermés). Pendant quelques instants je me suis rendu compte que tout mon corps tremblait mais ça n'a pas duré plus d'une minute.

A présent je distingue des formes, des ombres, des visages même, une véritable lampe à huile anarchique et psychédélique. A vrai dire je n'arrive pas à rester concentré sur la track. Faute à un léger défaut de mon casque provoquant des grésillements sur l'oreille droite lorsqu'il y a trop de basses. Mes membres s'enfoncent de plus en plus dans mon lit, j'ai l'impression d'être une putain de boite de conserve sur un aimant géant. Moitié de la track, je suis vraiment bien. Trop bien même; d'ailleurs je perds conscience et m'endors. Voilà pour l'histoire, je me suis endormi comme un minable à mid-track et j'ai loupé le meilleur.. quelle poisse haha.

La track est bientôt finie. Le fondu de volume est amorcé et je reprends peu à peu conscience. Merde, FovS va me scalper les noix. Je suis vidé de mon énergie, ça m'a léssivé. Demain je referais ce voyage, il faut absolument que j'en arrive à bout.

Alien Deviant Circus : En To Pan Omegas






Hum, pas évident ce chroniquer ce disque.
Pourtant il est clair qu'Alien Deviant Circus est un groupe qui me tient à cœur, parce que j'apprécie vraiment beaucoup les sonorités et l'ambiance que délivre le groupe.
Mais on peut dire qu'"En to Pan Omegas" est loin d'un album facile à assimiler. Pour tout dire, l'expérience prends du temps.

Il faut dire aussi que j'ai peut-être posé l'oreille un peu trop tôt sur le groupe. En fait, le seul groupe Industriel que j'écoutais avant la découverte d'Alien Deviant Circus, était Aborym, une sacré différence sans aucun doute. Et lorsque le facteur déposa dans ma boîte aux lettres cet opus, je me suis demandé, à la première écoute, qu'est ce que c'était que ce truc...

Avec un père pratiquant l'hindouisme, il était déjà évident que l'artwork allait me parler. Kâlî (si j'ai bien reconnu...), la déesse hindoue, mère de la création, et aussi de la destruction, accouplée avec l’Ouroboros, un homme brandissant une lance, des crânes et des symboles...
Déjà, rien que la pochette offre à réfléchir, il est évident qu'elle comporte bon nombre de significations. Le livret reste clairement dans cette thématique. Mais alors, avec tout ça, à quoi va bien ressembler le son ?

Hé bien la première piste annonce la couleur, le tout sera Industriel, et avec un attrait particulier pour les ambiances. Une rythmique froide amène le tout, assez lente, et assez pesante.
Des interludes, comme ceci, à savoir totalement axée sur l'Industriel seront présente dans tout l'album, comme par exemple "Maledictionem" ou "Your end is in [y]our hands", piste concentrée et glacialement électronique, avec ce vent froid, qu'on imagine bien issu de l’Himalaya, et qui souffle dans nos oreilles.

Les percussions martiales, rituelles, dignes d'une procession religieuse au départ de "Radikal STN Terror", ou encore ce mantra, récité au début de "Jai Kaly Maa". Il est évident qu'Alien Deviant Circus, cherche a reproduire une ambiance à la fois froide, mais également propre à une évasion spirituelle.
Je ressens ça comme un cheminement qui se finit, quand l'album se finit. Un voyage intérieur vers les portes de son esprit.

Mais si il n'y avait que ça, ce serait beaucoup trop simple. Oui, il y a aussi du Black Metal la-dedans. Et les riffs que nous offre la guitare, toujours agrémentés d'une voix écorchée et haineuse, rentre clairement dans une tradition. Ils sonnent vraiment Black Metal, avec une production crade, et des tremolos.

Le cocktail peut paraître difficile à croire, surtout au niveau de la cohérence, mais non, ne vous y fiez pas, tout colle dans Alien Deviant Circus.

Le côté Black Metal apporte la haine nécessaire au combo, et affilié avec la puissance de la boîte à rythme industrielle/hardtek nous donne une émotion forte, une haine vraiment puissante.

Mais le mieux dans tout ça, c'est qu'il y aussi une forte dose de beauté, une beauté noir mais vraiment éblouissante, comme sur la fin de "Satan's Slut", ou sur le milieu de "Jai Kaly Maa" (meilleur titre du disque à mon humble avis.
Oui, il est évident qu'Alien Dviant Circus est riche, plein de surprises, et livre une musique intéressante, peu courante, personnelle et qu'aucun autre individu ne pourra imiter.
Un album a écouter de manière posée, voir dans un état second, dans le noir et qui vous livrera pas mal de clefs, et beaucoup d'émotions.

Pour ceux qui voudrait pousser le bouchon plus loin, je vous conseille également le reste de ce qui semble être une trilogie, à savoir "Satanic Djihad" et "Ayn-Soph", du projet purement Industiel d'Azat (leader d'Alien Deviant Circus) NekronoiZ. 

18/20 








Femi Kuti : Shoki shoki






Ah, l'afro-beat, style bien trop méconnu à mon humble avis.
Fondé au Nigeria, par celui qu'on surnommait "The Black President", aka Fela Kuti, ce style puise ses racines dans un mélange de rock, de funk, de jazz et bien sûr de racines traditionnelles africaines.

Pour tout amateur du style, Fela est Dieu, puisqu'il est souvent imité, mais jamais égalé.
Sauf qu'ici, je ne parlerais pas de lui (parce qu'en fait, je n'ai qu'un best-of de l'homme...ouais, la loose, je sais...), mais de son fiston Femi, qui en plus d'avoir l'héritage de son père, se permet de rajeunir un peu le style.

L'afro-beat c'est quoi ?

D'abord, une grand place aux percussions, batterie bien sûr, mais aussi un nombre présents d'autres instruments.
Des rythmiques calées dans un esprit totalement africain, qui tournent et on pour but de galvaniser la foule. Enfin, en général, parce qu'il y a aussi des titres plus posés, comme en témoigne l'excellent "What will tomorrow bring" et son saxophone ultra-prenant.

Ah bah, voilà, un ingrédient de plus : les cuivres. Pas d'afro-beat sans des cuivres qui marquent généralement le titre de passages très saccadés, et encore une fois, très énergiques. Ces derniers forment une mélodie généralement assez explosive.

Généralement, on a aussi une basse, et une guitare, qui viennent clairement du funk, la basse étant très chantante et la guitare servant des petits riffs funky.
Par la suite, on a aussi des chœurs et un chanteur qui chantent souvent dans un mélange d'anglais et de leur langue natale.

Si Femi Kuti, rajeuni un peu le style (ce qu'il continuera à faire par la suite, en encore plus poussé, puisqu'il existe un album de remixes de cet opus...), c'est parce qu'il y incorpore des éléments comme des synthétiseurs et du sampling.

Si chez son père, les compositions sont plutôt longues, Femi Kuti prend le parti de raccourcir un peu les titres, qui tournent entre les 5 et 6 minutes, toujours dans un but de modernité. Si on peut avoir peur, et si l'effet "transe" donné par l'énergie des compositions tirant sur la longueur diminue forcément un peu, on peut néanmoins dire que cet opus gagne en impact ce qu'il perd en longueur.

Grâce à ce fait, les titres comme "Truth don't die" attirent plus le chaland, et se mémorisent plus facilement, ce qui donne une furieuse envie d'appuyer sur "replay".
Cet opus, émotivement, peut se targuer d'avoir une énergie à en faire pâlir de jalousie beaucoup de groupes qui misent sur ce créneau.
De plus on lui rajoutera ce côté exotique pour nous européens, avec ces sonorités qui nous font voyager directement en Afrique centrale.
On citera pour finir une cohérence à toute épreuve, qui fait passer cet opus comme une fleur, et sans aucun coup de mou.
Le pouvoir de l'africanisme, sans aucun doute...

16/20




jeudi 5 avril 2012

Entrevue avec La Division Mentale

Je me suis toujours dit qu'on interviewait pas assez La Division Mentale, groupe régit par Mriik, connu pour ses projets tels que Devilish Era ou l'excellent Wolok et son album "Caput Mortuum" et par le plus mystérieux Cypher.
Alors j'ai franchi le pas, en demandant si une interview était possible.

Voici le résultat.

FovS : Hails, La Division Mentale. Premièrement, je me suis toujours demandé : Pourquoi ce nom ?

Cypher : Ça n’a plus de sens d’y revenir, c’est trop vieux...
Mriik : Figure-toi que je me la suis aussi posée à maintes reprises, cette question.

FovS : Avant de parler un peu de Totem Simius, le nouvel EP, j'aimerais revenir sur L'eXtase des fous. Cinq ans après, quel est le point de vue des membres du groupe sur cet opus ? Je suppose qu'il est lié à une certaine époque de votre vie, donc il doit être ancré dans cette période. Au vu de l'album, résolument noir et fou, on peut dire que passer à un autre travail n'a peut-être pas dû être facile.

Cypher : Effectivement, l'extase reste véritablement ancrée aux années durant lesquelles il a été composé. C'est véritablement une période charnière pour moi. Il évoque beaucoup d'éléments de ma vie, mais on est plus dans la constatation que dans le bilan, et il y a cette idée de passer à autre chose. C'est à ce moment là qu'Mriik arrive, on n’a pas commencé que je sais déjà qu'on tournera la page rapidement. Je n'ai pas réécouté ce disque depuis, mais j'en étais très fier. Je pense qu'on est allés au bout du truc, avec nos moyens, et crois-moi, on s'en est bien sortis. Après l'extase, mon projet solo était devenu un groupe prêt à avancer. Donc non, nous n'avons pas eu de difficultés à passer à autre chose, cet album nous a construits. Je considère aujourd'hui que c'est le point de départ pour LdM.
Mriik : C’est une époque lointaine déjà… Depuis 2006, j’ai beaucoup évolué personnellement et artistiquement. Quand je réécoute l’album, je ne regrette presque rien. Ma principale difficulté a toujours été d’interpréter des textes écrits par Cypher et qui lui sont extrêmement personnels. Ce n’est pas toujours facile de se mettre dans la peau d’autrui, de retranscrire oralement ce qu’il a voulu dire sur papier. Un véritable travail de division mentale en quelques sortes… J’ai toujours été très touché par le fait qu’il m’accorde sa confiance en me confiant cette tâche.

 
FovS : Il y a peu lors d'une commande, j'avais parlé avec toi, Mriik, de l'annonce de Totem Simius en tant qu'album complet. La pochette avait même été révélée. Alors pourquoi finalement un EP ? Qu'est ce qui s'est passé exactement ? Pouvez-vous rassurer un peu les amateurs du groupe en leur disant que l'opus va bientôt voir le jour ?

Mriik : Pour tout te dire, l’album Totem Simius est prêt depuis bien longtemps. Le label allemand qui avait sorti notre premier album, Blood Fire Death Records (qui a entre temps changé de nom) s’était engagé à sortir Totem Simius. Mais environ deux semaines avant la date de sortie si ma mémoire est bonne, le gars nous contacte en disant que financièrement, ça ne va pas le faire. Dans un premier temps, il nous propose de co-financer l’album. Devant notre refus, il nous propose alors une sortie sous la forme d’un cd-r limité à 100 copies… La blague. Depuis ce malheureux épisode, nous sommes désespérément à la recherche d’un label, ça fait bientôt deux ans que ça dure. Nous avons été approchés par plusieurs labels, mais sans que cela n’aboutisse à quoi que ce soit de concret. Alors pour évacuer notre frustration, nous avons décidé de sortir Totem Simius EP, où tu retrouves un morceau du nouvel album à venir et un titre inédit. Cet EP est sorti via ma structure Foedus Aeternus et il me reste actuellement une petite dizaine de copies… Le truc a super bien marché et je suis vraiment satisfait. Pour en revenir à l’album, nous sommes toujours dans l’impasse à l’heure où je te parle. Nous continuons à contacter les labels, à envoyer des packs promo, et dans 95% des cas, nous ne recevons aucune réponse, pas même négative.

 
FovS : Ce fantastique titre "Deathly Cold", il vient d’où exactement ? Il est décrit comme un titre bonus, et jamais sorti, mais qu'en est-il de sa composition, c'est un titre lié au premier album, à celui en préparation, ou c'est un matériel plus récent ?

Cypher : C’est un titre qui nous a été commandé pour un split cd... qui n'est jamais sorti ! Il a été composé peu de temps après totem simius et finalisé juste avant le mixage de l’album. On a profité de cette occasion pour expérimenter sur un format long, c'était l'objectif principal. Je suis content qu’il soit enfin disponible et je pense que Foedus était vraiment la bonne structure pour ce disque. Cet EP est vraiment un bon prétexte pour sortir ce morceau, pour dire qu'on a du matos sous le coude et que non, on ne lâchera pas l'affaire. Pour le matériel nouveau, il est en cours d'écriture.
Mriik : Pour le coup, je me suis chargé des textes sur ce morceau. Cypher m’a laissé carte blanche et j’ai pris le parti d’aborder la nécrophilie sous un angle plutôt cru. 

 
FovS : Il y beaucoup d'influences en tout cas, dans ce titre, notamment les aspects "bruitistes" et un passage trip-hop qui fait bien saliver un ami à moi. C'était nécessaire de franchir cette frontière et d’expérimenter encore plus ? Bon je veux dire, il est évident que LDM est un groupe qui n'est pas facile à ranger dans une case, et qui était déjà assez avant-gardiste par le passé, mais il semble qu'un cap de plus ait été franchi sur cet EP, non ?

Cypher : Comme je te le disais, le but était simplement de visiter un format différent. Pour cela, il a fallu utiliser tout le vocabulaire dont nous disposions pour être probant dans l'articulation et plus subtil dans la restitution du propos musical. J'ai profité de mon implication à d'autres scènes, de mon travail avec Yannick Donet (absent/collectif RaS) pour enrichir notre musique. On est comme des gosses maîtrisant de nouveaux mots, on essaie de les utiliser à bon escient.

FovS : Y a-t-il une philosophie derrière le groupe ? Comment vous définiriez-vous idéologiquement ?

Cypher : On fait de la musique avec ce qu'on est, ce qu'on vit... c'est souvent les moments les moins agréables qui sont sollicités. Tu peux y voir une sorte de thérapie. Ça nous est vital. On continue à écrire, que nos productions sortent ou pas. Les midinettes utilisent leur journal intime sans se poser la question de savoir s’il sera publié, moi j'ai la division.

 
FovS : Tiens, les élections présidentielles, ça vous inspire quoi ?

Cypher : Rien. Je me concentre depuis bien des années déjà à faire ce que j'ai à faire pour m'occuper de ma famille. Le reste…
Mriik : En tant que Français résident au Luxembourg, je m’en fous. C’est égoïste, mais c’est comme ça. Je pense néanmoins que la France sombrerait dans un innommable bordel si un mec comme Hollande venait à passer. 

FovS : De même, le tueur de Toulouse ?

Cypher : Je n'en parlerai pas, ce serait lui donner de l'importance. Mais l’actualité en général me fait dire qu’on a le monde qu’on mérite, et ça, ce n’est pas le travail d'un mec, on le doit à tous.
Mriik : Je n’en parlerai pas non plus, mais pas pour les mêmes raisons. C’est devenu délicat d’exprimer ses opinions sans être négativement catalogué. En France, on est les spécialistes des raccourcis et des amalgames. 

 
FovS : Au titre musical, de quels groupes vous sentez vous proches en France ? Quels sont vos amis sur la scène musicale ?

Cypher : Je ne sais pas de qui on peut être proche musicalement. Il y a pas mal de groupes que j'apprécie, mais de là à me sentir proche... Quant à mes amis, je travaille avec, tu n'auras aucun mal à les identifier.
Mriik : LDM n’a pas vraiment d’égal en France, musicalement parlant je veux dire. Après, j’apprécie beaucoup de groupes issus de notre scène. Je m’efforce toujours de soutenir toutes les formations hexagonales pour lesquelles j’ai des coups de cœur, et ce par le biais de mon fanzine, FOEDUS AETERNUS ZINE, que tu connais sans doute.

FovS : La plus grosse tête à claque du Black Metal ou du Metal en général selon vous ?

Cypher : Mec, je préfère parler des gens que j'apprécie plutôt que de consacrer du temps à des connards.
Mriik : Trop difficile cette question, car la concurrence est trop rude. A une certaine époque, Niklas Kvarforth (SHINING) en tenait une sacrée couche, mais on l’entend moins ces derniers temps…  

 
FovS : Qu'en est-il de vos projets musicaux parallèles ?

Cypher : Je continue à travailler avec Yannick pour Absent ou pour ses projets perso. Ça peut être un ciné-concert, de la musique pour court métrage ou documentaire, une installation sonore, etc. Dès qu'on a la possibilité de se frotter à un support différent, on fonce. Et je travaille avec Mriik dès qu'il me propose de participer. Ça fait pas loin de 10 ans que c'est comme ça... pas gagné que ça change !
Mriik : Pour ma part, je me trouve, depuis quelques mois déjà, dans une impasse artistique. J’ai besoin de faire le plein d’inspiration et de motivation, mais je n’y arrive pas. Je ne sais pas vraiment expliquer cette traversée du désert… Quand j’en ressentirai à nouveau le besoin, je m’attaquerai au nouvel album de WOLOK, mon projet principal. Mais pour le moment, j’en suis au stade de la page blanche…

FovS : L'important, au PS, c'est la Rose, et dans LDM, l'important c'est quoi ?

Cypher : L'intégrité vis-à-vis de notre travail. 

 
FovS : Maintenant, il est temps de laisser la place au lobbying : si vous avez un super groupe, un coup de cœur à me donner, je prends !

Cypher : Le dernier Omega Massif est vraiment bon.
Mriik : En Black, j’ai été scotché par le premier album de DODECAHEDRON (ndFovS : Oui, rien à redire sur ce groupe, très bon premier opus...) et par le nouveau LEVIATHAN. Si tu es ouvert d’esprit et que tu apprécies la diversité, alors je t’avoue que j’ai vraiment accroché au dernier BORIS, à RED FANG, au dernier VIRUS et au dernier DIAPSIQUIR ! Sans oublier des coups de cœur qui n’ont absolument rien à voir avec le Metal (LISA PAPINEAU, CAST SPELLS, GOOD OLD WAR)…

FovS : Vu qu'ils vont passer en interview sur le blog à peu près en même temps que vous, vous pensez quoi de Pavillon Rouge ?

Cypher : Je ne peux pas dire grand chose, j'ai du mal avec les consonances dark/cold wave ou goth, je ne suis pas à même d'avoir un argumentaire. Ce n’est juste pas mon truc.
Mriik : Honte à moi, je ne connais pas... Enfin, juste de nom. Mais comme ça fait plusieurs fois que tu m’en parles, je vais m’empresser d’aller y jeter une oreille pour t’en donner des nouvelles !

 
FovS : Voilà, le mot de la fin est pour vous, si vous avez une question à poser, un truc à dire, une suggestion...

Cypher : Merci à toi d'avoir pris le temps de parler de notre travail.
Mriik : Je ne te remercierai jamais assez pour l’intérêt que tu portes à LA DIVISION MENTALE. Et crois-moi que tu feras partie des premiers à recevoir l’album… quand il sortira en 2026.


mercredi 4 avril 2012

Gate of Hades : Ecriture automatique. Par Triglav

Oui, l'expérience iDoser m'a traumatisé...
Mais un ami à moi, Triglav, lui aussi éminent membre de Satanic Crusades, veut bien livrer son témoignage, écrit en direct pendant l'écoute de cet immonde chose qu'est Gate of Hades.

Et je me suis dit qu'un deuxième avis sur un phénomène aussi bizarre, n'était pas de trop...

Je lui laisse les clefs, pour cet article.

Triglav :

Je me demande bien ce qu'il va se passer. Hier je découvre le principe iDoser, ce soir je teste quelques doses qui ne me font qu'un petit effet. Et puis, ça trotte dans ma tête. Je lis les témoignages, la chronique de l'ami Max,  la description de la bête. Dans une petite dose de 30 minutes de sons semble être enfermée le mal en personne. Comme je suis quelqu'un de curieux, je veux tenter l'expérience, quitte à ne pas en sortir indemne ... J'ai déjà peur, et j'imagine bien que ça ne joue pas en ma faveur. Pour ma part, je veux jouer le jeu, être fou mais pas trop : en direct avec Max, allongé sur le lit, une lumière un peu tamisée me berce. Et je me laisse tenter par le diable. Il est environ 1h25 du matin ...

Ce bruit, comme un nuage sombre qui enveloppe tout ce qui se porte à ma vue. Une lourdeur palpable et impressionnante. Une chose est sure, cette dose n'est pas faite pour rire ou s'évader. Du moins, pas n'importe où. J'ai l'impression de vouloir approcher le démon.

18% : mes membres se raidissent. Ma mâchoire se crispe peu à peu. Mes extrémités sont froides. J'ai l'impression de glisser dans les limbes. Ce bruit, qui ne s'arrête pas. J'entends des cris, comme lointains. Cette douleur ... Elle hurle encore et encore sans s'arrêter. On aurait presque l'impression qu'elle se fait torturer. Mes pieds commencent à être engourdis, et des fourmis parcourent mes jambes. Les tremblements qui pourtant étaient partis reviennent.

Des cris plus graves se joignent aux autres, des silences ponctuent brièvement cette succession d'images morbides. La note s'atténue petit à petit. J'en suis à 44%. Que va-t-il arriver ...

Un "wut wut" revient de nouveau, cette fois-ci plus rapide. Et les battements de mon cœur, malgré tous mes efforts, suivent. Mon pouls accélère, et une forte pression s'exerce sur ma poitrine. Tout n'est que désolation, noirceur. Ce délire devient malsain. J'entends comme des sons inexpliqués venant de loin. Comme des voix inquiétantes venues d'ailleurs, puis elle s'estompent. A la place, je commence à entendre un râle macabre, et des hurlements venus de loin, et puis comme des chuchotements. Puis de nouveau le vrombissement brumeux qui revient et me raidit le corps comme un pic de glace. J'ai chaud et froid en même temps. 65% : il paraît que bientôt je vais subir une déflagration sonore qui passe d'ultra grave à ultra aiguë assez traumatisante. Je commence sérieusement à avoir peur.

Ça en devient hypnotique, je ne contrôle plus trop ma respiration, et mes gestes demandent de plus en plus d'efforts pour être effectués correctement. Le silence arrive. Merde ...

74% : des ultra basses arrivent, et mon cœur frappe ma poitrine comme rarement. Je précise que je fais de la tachycardie, cet exercice est donc d'autant plus difficile (ndFovS à la relecture : Alors là, respect...). J'en ai mal à la tête. Je suis comme enveloppé dans un voile noir, et je tombe dans le néant. Ces basses n'en finissent plus. Je garde les yeux ouverts, pas de visions hallucinatoires mais des sensations physiques désagréables au possible. J'ai l'impression de m'effondrer et de quitter mon corps. J'ai du mal à écrire ... Putain ce truc est réel. J'ai un peu de mal à respirer. Je me sens mal, psychologiquement aussi je veux dire. Morne, pas triste du tout, un état d'esprit indescriptible, sombre, désemparé, pétrifié. Les basses s'estompent un peu puis reprennent. Putain, mais où est-ce que je suis tombé ... Ma bouche est sèche, je me sens faible.

Bon sang ce bruit ... J'ai des picotements. J'ai peur. Mon cœur se crispe. Il s'emballe. La vitesse monte. les aiguë arrivent. J'ai l'impression qu'on m'envoie des piqures dans les bras. J'ai peur. L'espace d'un instant, je l'avoue, je suis même terrorisé. Ce larsen ... Ça n'en finit plus. J'ai hésité entre vomir et chopper ma poitrine pour freiner mon pouls. J'ai réussi à ne faire aucun des deux, je me suis crispé sur mon PC, j'ai regardé autour de moi comme un paranoïaque, j'ai senti une sensation inexplicable, un mélange entre une terreur intense et une impression de perte de contrôle monstrueuse. Plongé dans le larsen, les cris reviennent. Merde, encore un larsen, par-dessus l'autre, une descente aux enfers physique et psychologique. Pas de visions heureusement, sinon je pense que je n'aurais pas tenu. Je décolle. Le silence. Lourd. Je suis sonné. Et dire que - aux vu des conditions - les effets étaient un peu réduits ...

Bon sang, quel enfer.




mardi 3 avril 2012

iDoser : Gate of Hades






iDoser est un groupe de J-Pop, formé en 2000, qui a sorti en 2003 son premier album "Gate of Hades", un album vraiment prenant, véritable chef d’œuvre et...

Mais qu'est ce que je dis moi... N'importe quoi. Ou alors, je ne suis pas encore sorti de "Gate of Hades" ?

En fait, iDoser est un logiciel. Un logiciel qui permet, via des infras/ultrasons de recréer dans votre cervelle des ondes psychoactives proches de diverses drogues (futurisme, bonjour !), parmi lesquelles LSD, cocaïne, marijuana, etc... A peu près la totalité de ce qui se consomme.
Mais dans iDoser, il y a deux "doses" mythiques : Gate of Hades et Hand of God, soit les deux doses les plus puissantes du logiciel, décrites comme extrêmement fortes.

Alors moi, au départ, j'étais bien sceptique quand un ami me décrivit le concept (coucou Guillaume !!), me disant "Non, mais un ordi, ah ah ah ! Ça va faire quoi contre un bon vieux buvard ?"
Donc, j'installe le truc sur mon ordinateur, avec un rire au coin de la lèvre, d'un air moqueur.
Au moment de choisir, on m'avait bien dit "Commence par un truc cool !", mais en fait, par un vieux sursaut d'égocentrisme et parce que les psychotropes, j'estime que ça me connaît un peu, je me suis dit que bon, autant y aller directement sur un truc jugé gravement puissant.

Voilà, je lance la piste.

(Suspense...)

Au programme selon le site : "Vous aurez l'impression de mourir". Woaw, rien que ça...

Ça commence par des sons étranges (enfin, c'est débile ce que je dis, tout ce qui sort de iDoser, commence avec des sons étranges...), mais finalement en fermant les yeux, et en se concentrant sur les sons qui viennent, on commence à se laisser prendre au jeu.

Mon corps se raidit, j'ai les mains moites, assez rapidement (je dirais trois minutes après le début environ...), puis ma nuque se sert, je me sens atrophié dans mon corps, comme si ce dernier se vidait de son eau, comme si on m’asséchait, comme si j'étais la mer Morte en plein désert.
Puis, vers 30% de la dose, mon pouls s’accélère, les battements de mon cœur se rapprochent tranquillement de la vitesse de croisière d'une double pédale dans un groupe de Brutal Death.

A ce moment là, je commence un peu à flipper. J'ai chaud, froid ? En fait j'en sais rien, mais je ne me sens vraiment pas bien. Je commence à bien stresser, et j'ouvre un peu les yeux vers 60%, je vois des flashs, des ombres.
J'ai peur, je ne sais pas de quoi, mais j'ai peur, ça c'est clair.

Vite, comme j'étais pas clair avec les yeux ouverts, je les ai refermés, c'était plus supportable comme ça, car j'avais l'impression de couler dans la matrice, et elle avait l'air dégueulasse, toute dégoulinante.
Puis, vers la fin de la dose... Une saturation, immense, horrible, stridente, grinçante, qui pique les oreilles, le cerveau commence à fumer autant que l'enfer lui-même...
Putain de merde, je commence à croire que je vais vraiment crever, comme un doux abruti, ici devant mon PC, sur ma chaise de bureau. Enfin, ça c'est avec le recul, parce qu'a ce moment là dans ma tête, il n'y a ni ordinateur, ni chaise de bureau...
La misérable petite crotte qu'est l'être humain, en y réfléchissant, je me suis peut-être rendu compte de ce que c'était précisément à ce moment là.

Finalement, j'en chie quelque chose de correct, mais j'arrive péniblement au bout de cette dose, Quand elle se finit enfin. Je suis paumé, j'ouvre les yeux, je tourne, j'ai encore peur, mes doigts sont gelés mais j'ai des bouffées de chaleur.

J'ouvre péniblement les yeux, avec crainte, je vois que la Tv tourne en fond, c'est idiot, mais ça me rassure, au moins, je ne suis pas mort pour de vrai...
Je réagis très lentement, en me remémorant, le fait que c'était, effectivement, un test de logiciel.

Voilà, il est 3h 35 du matin, et pour la première fois, mon ordinateur m'a battu par K.O.

Une expérience, certes moins forte qu'une prise réelle de drogue, mais résolument folle, dérangeante et remplie de peur et dont le test se révèle indispensable, si vous aimez ce genre de délire. Oui, un truc immensément fort, mais incompréhensible.

Maiscommentuveuxnoterça? / 20



Pendant la chronique, j'ai réécouté la piste, en tapant le texte, et j'ai à moitié vomi dans ma bouche, pendant la montée graves > aigus de la fin... A.W.E.S.O.M.E....
Puis, j'ai balancé mon casque, je me suis chié dessus (au sens figuré, hein...), impressionnant. J'ai vu Satan. J'ai balancé mon pull, j'étais en nage. Il y avait Katy Perry à la Tv, elle me faisait peur. J'avais des bouffées de chaleur, des tremblements,...
J'ai commencé à faire les cent pas dans mon appartement, à boire un litre d'eau.
Après, j'ai lancé iDoser en fonction "reset", puis j'ai désinstallé iDoser, en me disant que plus jamais ça.
Mon état retourne doucement à la normale, mais je reste encore un peu faiblard.






lundi 2 avril 2012

Sigh : Imaginary Sonicscape






Alors là, je m'attaque à une grande histoire d'amour personnelle...
La trilogie de Sigh, mythique à mon sens, à savoir "Hail Horror Hail", "Scenario IV : Dead Dreams" et ce "Imaginary Sonicscape" fait figure d'un truc qui me fait peur.
Pourquoi ? En fait, j'ai vachement peur de chroniquer ces trois albums, comme j'ai peur de chroniquer d'autres albums super-cultes pour moi, parce que j'ai absolument pas envie de dire un mot de travers, sous peine de flagellation intensive jusqu'à la fin de ma vie.

En plus, je me lance, mais je suis vraiment une grosse tâche, parce que j'ai choisi, le plus bizarre/complexe des trois...

Sigh a, sur cet opus, définitivement divorcé avec le Black Metal de ses débuts, et il se dirige vers un Heavy Black Progressif nettement moins agressif.

Premièrement, on remarquera la pochette, qui décape méchamment la rétine, comme un pur reflet du rock progressif et du jazz-rock des années soixante-dix/quatre vingt, et ce dix ans avant que les mecs d'Opeth reprennent la thématique, avec leur "Heritage".

Alors, on nous le rabâche à longueur de temps dans les chroniques, oui, les mecs de Sigh sont cintrés. Totalement. Enfin eux, je ne pense pas, mais on va dire qu'ils n'ont pas peur d'envoyer la sauce pour que leur musique paraisse folle et déjantée.

On remarque Mirai, pour qui chaque instrument est une source d'inspiration, et encore source, le mot est faible, c'est carrément les chutes du Niagara dans son cas. En témoigne "Impromptu (Allegro Maestoso)", témoignage de l'excellence de l'homme à créer de magnifiques ambiances, avec juste un piano classique.
On notera aussi le guitariste, avec un passé chez Abigail, ce qui explique le feeling heavy qui coule dans ses veines, et le bougre sort des riffs digne du meilleur heavy. Je pense à "Scarlet Dream" avec son riffing imbattable.

En écoutant Sigh, on se demande quand même comment ces gars font pour sortir des parties aussi étranges que le break de la déjà-citée "Scarlet Dream" (excellent titre, au passage), voir même l'intégralité de cette chose qu'est le morceau "A sunset song", qui comme son titre l'indique, sent bon le soleil, la Californie et la Cadillac décapotable...
Incroyable, tout simplement, surtout à la première écoute, et avec ce break, aux cuivres périmés depuis les années quatre vingt, et à la boîte à rythmes kitschissime.

Émotionnellement, il suffit de se laisser guider, l'architecture de l'album fait le travail et vous avez juste à embarquer dans le vol a destination de Sigh-land, pays riche en sensations que lui seul peut donner, et qu'on peut difficilement expliquer, puisqu’elles se vivent.

Des influences aussi diverses que variées, un attrait pour le kitsch, et un fond résolument Métal. Voilà la recette des japonais.
On remarquera que cet opus est sorti chez Century Media, ce qui apporte une différence considérable avec ses deux prédécesseurs. Si "Hail Horror Hail" et "Scenario IV" sonnait résolument de la même manière, ici la production est nettement plus puissante et fine. On reprochera cette boîte à rythme un peu téléphonée, mais finalement assez charmante à la longue.

On citera aussi des effets du meilleur acabit, incluant synthétiseurs bizarroïdes, parfois orientaux comme sur "Dreamsphere (Return to Chaos)", et des chœurs, arabisants sur le même titre, et parfois des cris d'horreur.
Sigh excelle, car il ne créer pas l'ambiance comme le font les autres, chaque album de Sigh se vit intensément, comme un film, une progression, calibrée, malgré sa folie ambiante, au millimètre près.

Un côté unique donc, qui fait forcément la force de ce groupe de caractère (ouais, ça fait un peu "fromager" comme description...). Sigh plaît, ou déplaît, forcément, il n'y a pas de juste milieu.

"Imaginary Sonicscape" est-il pour autant le meilleur opus du groupe ? Franchement, je n'en sais rien, la trilogie est tellement immense que c'est difficile de sacrifier les autres opus. Mais celui-ci est certainement le plus osé des trois.

Un monument ? Oui, le dernier en date de Sigh (enfin, on sait pas, peut-être avec "In Somniphobia" que j'attends avec impatience...), et assurément un album à découvrir si ce n'est déjà fait.

19/20



dimanche 1 avril 2012

Ulver : Nattens Madrigal (featuring Xaquoreth)






Voilà, en fait, j'ai décidé pour une fois, de changer un peu le mode des chroniques, puisque non seulement nous serons deux à chroniquer à distance, via une relation discursive en direct, mais aussi que vous serez au courant de certaines bribes de notre discussion.

Ici, c'est l'ami Xaquoreth, éminent membre de Satanic Crusades ( Clikez, bande de salopes : http://satanic.crusades.free.fr ) qui s'y colle.

Alors, pourquoi "Nattens Madrigal" ? Parce qu'on va dire que musicalement, moi et Xaquoreth, nous n'avons pas vraiment de goûts similaires, à part sur quelques albums, dont celui-ci, qui nous a profondément marqué, lui comme moi. Et en plus, lui, il est "doctor ès Ulver"...

FovS :  Premièrement, la pochette t'en penses quoi Xaquoreth ?

Xaquoreth :  Elle représente très bien l'album, une descente dans les ténèbres, où on aperçoit encore le chant du loup, ultime, tel un dernier souvenir de la lumière, avant de s'enfouir dans les abysses crée par Ulver dans cet opus. L'aspect dégoulinant, montre aussi une certaine folie dans cette œuvre. Et toi ?

FovS : Je ne suis pas aussi die-hard que toi, et je ne vois pas autant de choses, dans cette pochette, mais ceci dit, je la trouve jolie, et pleine, finalement de mystère. Toi qui est expert, Ulver s'est révélé avec cet opus ou pas ?

Xaquoreth : Je pense que c'est "Bergtatt", qui a révélé les norvégiens, mais la carrière du groupe est plutôt atypique... Ils ont étés signés par "Head not found", pour leur premier album, qui a, par exemple, signé Windir, et leur second opus, est également sorti sur cette structure, donc, finalement, ils avaient déjà acquis une certaine notoriété. Donc, quand ils se sont fait repérer par "Century media", qui espérait du Black Folk, à la Satyricon, ces derniers ont étés bien surpris du résultat. "Nattens Madrigal", à fait une belle polémique, et du coup, l'album suivant est sorti sur le label de Garm, la tête pensante du groupe. Étant un grand fan de "Bergtatt", je dirais que cet opus a simplement confirmé leur talent... Au fait, FovS, aimes-tu d'autres opus du groupe ?

FovS : Pour être franc, je ne me suis penché que sur celui-ci. En fait, cet opus, m'a tellement marqué par la profondeur des compositions, et leur potentiel émotif, qui est juste énorme, que pour l'instant, je n'ai pas eu l'envie d'aller approfondir le reste de leurs opus, mais, ça viendra ah ah ! La production est extrêmement raw, mais je trouve que finalement, elle donne quand même un gros gros charme à cet opus, qu'est ce que tu en penses ?

Xaquoreth : D'accord. Eh bien pour ma part je trouve que la production donne certes un gros charme à cet opus, mais il me semble faux de penser qu'elle fait tout le travail. Sur cet album, Ulver ont, en un seul album, crachés tout leur venin, toute leur haine dans un true black d'une intensité rarement égalée. La voix de Garm est plus écorchée, plus féroce que jamais. La batterie délivre des séries continues de blasts acharnés et les riffs tranchants et désespérés de cet opus montrent un côté démoniaque, terrible, possédé qu'on devrait trouver dans tout les albums de true black. Pour revenir à la production (ce qui était quand même la question ...) elle met en valeur cette intensité peu commune et développée dans ce "Nattens Madrigal". Derrière ce son crasseux, insoutenable pour certains, se cache Satan en personne. Cette production s'accorde parfaitement avec l'album, car elle reflète la crasse, la folie et la haine suprême qui nous est jetée à la face.

FovS : Ce qu'on peut aussi accorder à Garm, vu que c'est, je crois, le principal compositeur, c'est son talent, à mon sens indéniable, pour pondre des mélodies qui prennent vraiment aux tripes. En plus, ça se confirme, je pense, et d'après ce que j'en entends, sur les albums post-rock du groupe. Il suffit par exemple d'écouter l'hymne numéro trois ou le pont acoustique du premier hymne. D'accord ou pas ?

Xaquoreth : Au delà des "mélodies qui prennent aux tripes" je pense effectivement que Garm possède à la fois le talent de ne pas se répéter et à la fois, de toujours offrir quelque chose de cohérent et de transcendant. Je pense bien sur à la première période, avec des chansons comme "Graablick Blev Hun Vaer", "Høyfjeldsbilde" ou encore ce fameux hymne "Wolf and Passion" qui est peut-être mon morceau préféré de l'album. On peut également penser au sublime premier morceau de "Perdition City", "Lost in Moment", chef d’œuvre de musique industrielle et froide. La période après "Nattens Madrigal" est sans doute la plus intéressante, je pense. Elle est véritablement diversifiée, et "The Shadow of The Sun", l'un des derniers albums, est encore arrivé à renouveler très justement la musique d'Ulver, avec cet ambiant-jazz, qui nous transporte vraiment loin.

FovS :  Je suis d'accord, oui. Pour en revenir à "Nattens madrigal", je pense qu'il est un peu sous-estimé, puisque finalement assez peu cité dans les grands classiques norvégiens des années 90. Es-tu de cet avis ?

Xaquoreth :  Je ne pense pas que ce genre d’œuvre soit réellement sous-estimé. Je pense plus que c'est le premier opus d'Ulver qui, bien que disposant d'une très bonne réputation, est un peu oublié. Je crois que "Nattens Madrigal" est tellement extrême dans sa démarche, tellement authentique, brûlant qu'il ne peut qu'attiser des réactions extrêmes. On ne peut que l'aduler ou le détester. Donc il n'est peut-être pas aussi cité que d'autres "second couteaux" un peu moins talentueux certes, mais le degré d'admiration de ce chef d’œuvre suffit amplement à lui donner de l'importance et du poids. Et toi, la place de ce "Nattens Madrigal" parmi les classiques ?

FovS : Je pense que c'est vraiment un must-have dans la discographie personnelle de quiconque aimant un minimum le Black Metal. Je veux dire, même si il est moins cité que Burzum, Mayhem ou Darkthrone, cet opus est pour moi au combien plus puissant et fort que le premier Burzum ou que "De Mysteriis Dom Sathanas" par exemple. Je le mettrais dans les classiques un peu oubliés, comme par exemple "Svartalvheim" d'Ancient, mais qui sont d'excellents disques. Je résumerais bien cet opus en trois mots : Haine - Mélodie - Sincérité, ça te paraît correct ?

Xaquoreth :  Pour ma part niveau qualité je le placerais à peu près au même niveau que tout les autres "grand classiques". Sinon je rejoins ta pensée des "classique oubliés", avec Aeternus, Dawn, Hades, Nastrond, Kvist, tout ces groupes avec beaucoup de talent qui ne se sont jamais vraiment fait connaître comme il se devait.
Sinon pour ma part, si je devais résumer cette opus en trois mot : True Black Metal.

FovS : Ah ah, je reconnais bien là ton goûts pour tes classiques (très) oubliés ! Pour finir, cher ami, une petite note ?

Xaquoreth : 19.666 / 20

FovS : 17.5 / 20 pour ma part, un petit mot de la fin Xaquoreth ?

Xaquoreth : HAILS SATAN !


Voilà, c'est la fin de cette petite "discussion/chronique", à la sauce "Les Beumeux du grenier", qui j’espère vous aura fait passer un moment agréable, en compagnie d'Ulver !






Drowning the Light : An Alignment of Dead Stars







Si il y a bien un groupe de Black Metal, qui m'a fait aimer le True-Black (hors Sargeist & co...), je dois dire que c'est forcément celui-là...

Drowning the Light, c'est LE piège chez moi, non seulement je suis absolument gaga de ce que j'ai de ce groupe, et en plus, le type pond un album tout les dix jours (Comme le dit Nico [Il se reconnaîtra] : "On a peine le temps d'acheter le dernier qu'il en a déjà ressorti trois...") ce qui fait fumer ma carte-bleue assez vite. Au départ cette perspective de sur-production d'albums, de splits, de tapes, de minis à de quoi décourager n'importe que homme.

Outre la problématique du "Trop d'albums, moins de qualité"sur laquelle je reviendrais, pratiquer le Drowning the Light à haut niveau est un sport onéreux réservé aux fans de black Metal plutôt aisés.
En admettant que DtL à environ sorti soixante productions, toutes plus ou moins limitées entre cent et mille exemplaires, oui, suivre l'actualité et la discographie à l'album prêt des australiens est un vrai challenge.

Mais pour les novices, voilà une bien belle offrande qu'on pourrait qualifier aisément de "must-have" du groupe. "An alignment of dead stars" est un des quatre albums de l'année 2009, sorti, si ma mémoire est bonne, vers la fin de cette année.

Au programme, il est bon de savoir que généralement Drowning the Light sort des albums relativement longs, ici ce ne sont pas moins de quatorze titres qui parsèment cet opus. Alors même si on enlève les quatre interludes, on a quand même dix titres avec une moyenne plutôt longue, entre cinq et neuf minutes par titre.

Dès le départ "The cult of shadows" est un monstre, puisqu'il s'agit personnellement d'un des titres les plus majestueux que j'ai entendu de ma vie. DtL annonce la couleur : Production qui sent la cave, mélodie prenante, mélancolie plus que palpable. Le genre de titre qui donne envie de se jeter par la fenêtre (ou par le Velux, dans mon cas, ce qui est nettement moins efficace, vous en conviendrez...).

La condition d'écoute d'un opus des australiens se fait, pour ma part, de manière totalement ritualiste. La nuit et les bougies sont une quasi-obligation, car même si j'écoute aussi cet opus dans ma voiture, je dois avouer que Drowning the Light est un de ces groupes (un peu comme Darkspace, je trouve) qui sublime la nuit...

Dans les autres titres phares, on citera, l'exceptionnel "Drinking the sacrement of eternity", "In a time of honour", "Dragged to an ocean grave", "Sound the battle horn" ou le fabuleux titre éponyme.
Non, cet opus n'a aucune faiblesse, et il délivre un Black Metal d'une intensité rarement entendue, un mélange entre nostalgie, tristesse, sensations épiques, et satanisme profond.

Le groupe prend le soin de dynamiser ses phrases mélodiques avec des claviers discrets, mais nécessaires et approfondissant le rendu émotif des compositions. De même, les guitares, brouillonnes en fond, semblent surgir de la nuit lors des instants emplis de mélodies.

Non, vraiment, on trouve ici une puissance, des frissons en quantité et une émotion palpable, dès le départ, mais aussi durant les nombreuses écoutes suivantes.
Un de mes classique du true-black sans aucune hésitation.

Concernant les a priori sur Drowning the Light, et sa production jugée parfois excessive, je précise que le groupe ne m'a déçu qu'une fois, sur la dizaine de productions que j'ai du groupe. Pour être précis, c'est sur le mini "The Land of the dead sun", qui sonne beaucoup trop "finlandais" et pas assez Drowning the Light, mais c'est logique, puisqu'il a été enregistré avec des pontes de la scène Finlandaise.

Pour ceux qui voudraient poursuivre l'expérience, les minis "The fading rays of the sun" / "The master's empire" ou l'album "Catacombs of Blood" sont aussi de très très bonnes productions du groupe.

Comme il est écrit sur un des livret : "Ceux qui comprennent les ténèbres, comprennent Drowning the Light".

18/20


jeudi 29 mars 2012

Blut Aus Nord : 777 - The Desanctification






Alors là, je m'attaque à un monument personnel, puisque c'est un des groupes de Black auquel je voue un des plus grands culte. Autant dire tout de suite que si vous voulez de l'objectivité, vous avez qu'à aller voir ailleurs, car là, je vais faire parler le fan inconditionnel qui est en moi.

Voilà, ça devait être il y a environ trois/quatre ans. A cette époque, j'étais nettement plus attiré d'habitude par des musiques comme le rap, et même si je connaissais et écoutais déjà certains classiques du Black Metal (du genre Mayhem, Taake, Shining...), je ne m'y intéressais finalement que peu, préférant les autres styles de métal que sont le Grind, le Death ou le Hardcore.

Je ne sais pas vraiment, comment j'ai trouvé le nom de Blut Aus Nord, sûrement en farfouillant sur la toile, mais toujours est-il que j'ai téléchargé (Pas bien, mais ne vous inquiétez pas, je l'ai acheté depuis) cet opus "The Work Which Transforms God",  et là, j'ai pris ma baffe, un des seuls disques qui pour moi mérite un copieux 19/20. Blut Aus Nord ne tutoie pas la perfection avec cet opus, il lui serre la pince et lui met une tape dans le dos comme si ces deux là étaient des potes de toujours.

S'en suivit donc, une grande et longue péripétie à travers la grande et variée discographie des résidents de Caen.
BaN change à chaque opus, c'est un fait. Jamais le groupe n'aura servi deux fois le même disque, passant des aspects Pagans ("Memoria Vetusta"), au vicieux "Mystical beast...", au fou et tordu "MoRT" jusqu'à cet étrange, plus planant et ambiant deuxième volet de la trilogie 777, entamée avec l'opus "777 - Sect(s)".

Déjà si la pochette de "Sect(s) était très jolie, empreinte d'un mysticisme puissant, celle de "The Desanctification" arrache tout. Comme dirait ma copine : "Elle cartonne". Et pour que ma copine, généralement réfractaire à ce que j'écoute par pur esprit de contradiction, dise ça, c'est vous dire si les normands ont "cartonnés". 

Une fois la galette insérée dans le mange-disque (Qui dit encore "mange-disque" en 2012 ? Bah moi, pardi !), "Epitome 7" reprend parfaitement là ou c'était arrêté le volume précédent. Quoi de plus normal pour assurer la continuité d'une trilogie.

Puis les titres s'enchaînent, et le groupe prend un malin plaisir à nous faire dériver dans leur monde.
Imaginez-vous une brèche s'ouvrant dans le sol, sous vos pieds, et vous aspirant dans une chute sans fin, sauf qu'au lieu de tomber verticalement, vous vous mettiez à tournoyer dans les airs.
C'est exactement cet effet que me fait ce nouveau Blut Aus Nord.
A tel point que j'en ai loupé mon arrêt de tram, alors que j'écoutais le disque au casque, et pas qu'une fois, en plus (Bon ok, il y a du y avoir une fois ou deux, ou j'étais dans un état, plutôt... second).

Ceci dit, comme l'a dit très justement Vindsval, si "Sect(s)" était assez malsain et distordu, "The Desanctification" se révèle plus imposant, et plus émotionnel, et donc immensément plus dangereux. L'addiction à ce disque est imparable, une fois reçu, vous l'écouterez, tout le temps, toujours, et pendant longtemps.

Alors, toutefois, on ne peut plus vraiment dire que Blut Aus Nord, fait encore du Black Metal. Ici, tout est un cocktail d'influences mystiques, occultes, Black, planantes, industrielles, plombantes, obscures, ambiantes, fantomatiques, parfois rythmiquement à la limite d'un hip-hop gras et lourd.
Je citerais les "Epitomes 8, 9, 10 et 11" comme cœur de cet album. Le premier pour son départ déstructuré, et son finnish extrêmement prenant, le deuxième pour son ambiance originale, le troisième pour cette mélodie incroyable et ses chœurs qui me glacent le sang et le dernier pour son aspect martial/rythmique/indus assez impressionnant.

"777 : The Desanctification" est un grand album de Blut Aus Nord, malgré les critiques qui prétendent le contraire, doté d'une puissance magique, émotionnelle, marquante dès le départe, et qui ne perd rien de sa puissance après des écoutes par centaine.
Cet opus entre de plein pied dans mon top 5 des albums du groupe, sans aucune hésitation.
J'attends donc vraiment impatiemment le dernier volet de cette trilogie, "777 - Cosmosophy", annoncé pour la fin 2012.




18/20










mercredi 28 mars 2012

You Love Her Coz She's Dead : You Love Her Coz She's Dead



Bah, après tout, vous savez ce que c'est, la vie en couple.
Parfois, ça arrive que ce qu'écoute votre conjoint(e) vous casse royalement les couilles, et parfois, c'est l'inverse, vous vous dites que votre conjoint(e) à quand même rudement bon goût.

C'est dans ce deuxième cas que j'ai connu ce petit groupe anglais, d'électronique, tant chéri par ma chère et tendre.
You Love Her Coz She's Dead, qu'on va abrégé en YLHCSD, ce qui est quand même relativement plus simple, est un fier descendant du Nintendocore (mais si, ceux qui font de la musique avec des processeurs de consoles old school).

Effectivement, les "8 bits superheroes" se revendiquent purement de cette école, mais on a pu s'apercevoir qu'entre l'EP précédent, et ce full-lenght éponyme, les influences se sont diversifiées. 
Exit le Crystal-Castles-worship, ici YLHCSD incorpore de la dubstep, du drum and bass, de l'électronique, et aussi du rock indie, via cette basse métallique bien mise en avant.

Un gros cocktail donc, qu'il n'était pas forcément évident de mixer sans que ça sonne fourre-tout. A n'en point douter YLHCSD s'en tire vraiment pas mal dans ce pari plutôt risqué.

Si on attaque cet opus, on va forcément commencer par remarquer cette pochette, un peu trop "emo-punky-génération "skins"" selon moi, mais qui à le mérite de servir plutôt pas mal l'image du groupe, et de retenir l'attention sur leur travail.

Le premier titre "Leap of Desire", (qui sera d'ailleurs plus ou moins repris sur "Leap of Desire II" dans une version encore meilleure, en piste numéro huit), ouvre bien le disque et pose bien le style de YLHCSD, avec les parties électroniques bien travaillées, et la voix très arrachée et déformée de la chanteuse.

Ah oui, parce le groupe est un duo homme-femme. L'homme fait la musique, et la femme chante/crie, juste à titre de précision.

Parmi les titres les plus marquants, on citera "Sunday Best", vraiment très énergique avec ce feeling rock, "Mud" en featuring avec Sucker Twin, et extrêmement dubstep, "Pull out the nails", ou la chanteuse est véritablement enragée ou la deuxième version de "Nowhere to run to", titre déjà présent sur l'EP, qui peut se révéler décevante au premier abord si l'on connaît la première version, mais qui finalement possède un certain potentiel.

La seule petite déception est l'outro de cet opus, un peu molle, et pas vraiment utile. Il aurait été plus intelligent selon moi, de terminer sur "Nowhere to run to".
De même, je trouve que le titre "This is a raid" est un peu en dessous des autres, malgré le fait qu'il possède un refrain avec une ligne de chant vraiment sympathique, c'est juste dommage qu'il faille attendre ce coup d'éclat.

Un bon moment d'électronique, qui ravira les amateurs du genre, et qui permet de passer un bon moment, et aussi de bien se réveiller le matin (testé et approuvé...).

15/20







Graven : Perished And Forgotten






Si il y avait, quelque part dans le monde, une école, une université ou un Iut ou on pourrait faire une formation sur le Black Metal, je militerais sans concessions pour que le groupe Graven soit titulaire d'au moins une heure de TD sur l'UE 401 : "Analyse et histoire du Trve Black Metal".

Oui, il n'y a rien à dire, les deux allemands savent envoyer le bois. Actif depuis 1995, il y aura quand même fallu sept ans au groupe pour sortir son premier album, après pas mal de démos, de splits,...
Puis, les membres accoucheront d'un deuxième opus, lui aussi de très bon niveau, intitulé "The Shadows Eternal Call". Il est également bon de noter, que Vargsang (titulaire en chef du projet du même nom) est ancien membre qui a quitté Graven.

En général, et dans ma vie on m'a plus souvent cité "The shadows eternal call" comme référence ultime du projet teutonique, ceci dit, certainement par nostalgie, souvenirs personnels ou autres simagrées qui font de nous, êtres humains, ce que nous sommes, j'ai toujours préféré ce premier opus.

Alors, à quoi s'attendre en insérant la galette dans le lecteur ? Déjà, la pochette est tout à fait explicite : Ça sent fort le gros true-black bien des familles. Darkthrone en tête puis Mayhem, Satyricon, Immortal...
Il est fréquent de voir Graven affiliée à la scène dite du "Darkthrone-like", d'ailleurs le groupe en est un des piliers, au même titres que Craft, ou Pest...

Sauf que voilà, certains groupes de Darkthrone-like sont particulièrement mauvais, et cette étiquette n'est pas forcément gage de qualité, c'est pourquoi je place personnellement Graven dans une optique de Black Metal régressif, couillu, sombre, rentre dedans, mais surtout, terriblement misanthrope.
Ce que se doit d'être le Black, au sens "pur" et sans ramifications du terme, finalement.

La production s'inspire donc de Darkthrone, avec cette voix, empreinte de noirceur et de réverbération, cette guitare saturée à l'extrême et rappelant les classiques "A Blaze in the northern sky" et "Under a funeral moon", mais pas que. En témoigne cette batterie triggée, "propre" et puissante, qui offre à l'album un rendu vraiment mécanique pour ce qui est de la rythmique, certes monotone, mais respectant les phrases rythmiques coutumières de ce style.
On rajoutera quelques notes de claviers fantomatiques (sur "Nightwinds lead my sword", entre autres...)

Alors évidemment, il y a ici du "riff qui tue" au kilomètre (condition absolue, selon moi, de l'excellence dans le True-black), chaque titre possède son moment qui avoine, depuis l'excellent riff du "Prologue / Whispering Fields", repris d'ailleurs dans le titre éponyme qui sert également d'épilogue, jusqu'au démarrage en trombe de "Of darkness, sorrow and hate".

La voix est définitivement un concentré de haine, propre, net, et sans trucage (encore que, quelques effets, déjà cités précédemment...). De même dans les points positifs, la cymbale "china" de la batterie est juste immense. Le gong de l'apocalypse, enregistré ! Un régal sur chaîne hi-fi !

Cet album, plutôt court est donc parmi la crème de la crème du True-Black, avec une puissance et une magie non-contestable, et qui peut véritablement rendre fou, et accroc, si l'on se donne les moyens de rentrer dans cet opus.

Un très bon point, donc, pour Graven et un opus à découvrir pour ceux qui veulent passer un grand moment de Black Metal !
16.5/20


mardi 27 mars 2012

In bed with Pavillon Rouge...

En fait, voilà, il se trouve que ma chronique de Pavillon Rouge a trouvé un certain écho chez le groupe. Et comme j'aime vraiment leur disque, je leur ai proposé de faire une interview, demande reçue très positivement par Mervynn.
Sauf que les interviews bateaux des webzines, je ne sais pas vous, mais moi, ça m'emmerde, donc, j'ai décidé que sur ce blog, les interviews sortiraient un peu de l'ordinaire, et donc, c'est ce que j'ai essayé de faire ici.
Alors bien sûr, ce n'est pas dit que ça soit forcément super au point, vu que c'est le début, mais je pense que le résultat est plutôt pas mal.
Si on excepte le fait que la mise en page me fait des misères...

Jugez-plutôt :


FovS :   Ave, Pavillon Rouge ! Tout d'abord, le nom du groupe Pavillon Rouge vient de la chanson d'Indochine. Tu as 300 mots pour expliquer à tout le monde pourquoi Indochine avant 1990, ça déchire... Non, plus sérieusement, qu'est ce qui fait ta passion envers ce groupe ? Des souvenirs, un titre en particulier, une anecdote ? 

Mervynn : Hey, ben disons que quand j'étais gamin, j'ai vu le clips des Tzars à la télé, et je me suis dit que je voulais faire la même chose, être aussi au top que ces gars, faire une musique aussi dansante et énergique etc... « 7000 danses » a été le premier album que j'ai acheté et, deux ans avant de découvrir Megadeth, Judas Priest et consorts, je me suis passionné pour l'univers d'Indochine, j'ai complètement trippé sur cette atmosphère asiatisante, éthérée et soyeuse qu'on trouve dans leurs premiers albums (« Le Péril Jaune » en tête), avec ces putains de sons de synthés suraigus, vraiment la tuerie... Allier ces ambiances à des grosses guitares et à des rythmiques indus a toujours été mon rêve, et je pense l'avoir réalisé...
Si je devais citer un titre, ce serait évidemment la chanson « Pavillon Rouge », avec le saxo lubrique et velouté de Dimitri, les riffs pentatoniques de Dominique etc... un univers à elle toute seule, une pure merveille...
Il est déplorable de voir dans quoi le groupe est tombé actuellement, ces cabotinages dégueulasses de N.Sirkis sur scène, ces paroles de plus en plus puériles, absolument ridicules pour des gens de cet âge, ce trip adolescent super balourd, et ces références grossières... Alors qu'ils auraient pu faire ce qu'on fait nous, avec 100 fois plus de moyens! N.S, tu crains!
 
FovS : Toujours sur Indochine, la question que tout le monde (enfin bon, tout le monde..., moi en tout cas). Pavillon Rouge qui reprend "Pavillon Rouge", c'est possible ?
 
Mervynn : En effet, je suis pas sûr que 99% de l'humanité se pose cette question... mais je vais quand même soulager ceux qu'elle tourmente depuis des années : NON ça n'arrivera pas, ou du moins pas sous un format de reprise classique. On reprendra sûrement le thème mélodique dans une chanson à nous, mais pour moi, cette chanson est trop précieuse, j'aurais trop peur de l'abîmer en voulant la reprendre et l'embellir, surtout en y intégrant du chant black et des guitares... Si on devait reprendre du Indochine, ce serait plutôt « La sécheresse du Mekong » (dont on pourrait corriger les faiblesses...)
 
FovS : D'ailleurs, j'ai cru voir que tu aimais aussi le Glam Metal. Tout comme moi, j'apprécie ce style pour le son, mais aussi pour le côté Sex, Drugs & Rock'n'roll. Personnellement, je trouve que pour un style qui se vante d'une rébellion ultime le Black Metal est vachement puritain et enfermé dans ses propres codes. Pourtant des piliers du genres comme Gorgoroth vantaient sur leurs skeuds les mérites du "Never Stop The Madness "... 
Alors, les adeptes du Black ont-ils un balai dans le cul selon toi ? 

Mervynn : Ça a longtemps été le cas en Province, les fans de black metal ont été les êtres les plus ennuyeux du monde, mais d'après ce que je vois, les satanistes/militants anti-drogue sont une espèce en voie de disparition aujourd'hui, enfin je l'espère... C'était aberrant, à une époque (genre vers 2003/2004), ces gens qui rentraient leur tshirt Burzum dans leur pantalon, qui se disaient suppôt du Mal et qui venaient faire la morale à ceux qu'ils traitaient de « drogués »...  Je leur reproche pas d'être anti-drogue, ça serait tout à leur honneur s'ils prônaient un esprit sain dans un corps sain, mais en fait c'étaient des gens bedonnants et en mauvaise santé, qui étaient anti-drogue mais qui étaient accrocs à la bière j'ai jamais vraiment compris leur délire... Enfin, de toute façon, ils existent plus vraiment, et on va pas s'en plaindre. Ils se targuaient de maintenir en vie l'esprit du black ou du metal, alors qu'ils ont fait beaucoup de mal à la scène, en la rendant encore plus inoffensive et puérile qu'elle n'était.
De toute façon ça ne me concerne pas vraiment, car je n'ai pas la prétention de faire du pur black metal, de faire partie de cette scène et de servir les intérêts de Satan, j'en ai rien à foutre en fait, et je suis beaucoup plus attiré par le Ciel et la Lumière. Il se trouve que notre musique sonne souvent comme du black, car nous adorons l'intensité de ce style de metal, mais en aucun cas nous n'en faisons une religion. Je ne chierai évidemment jamais sur cette musique, puisque le Doxa o Revelation de Crystalium et le Solar Kult de Blacklodge figurent, aux côtés du Péril Jaune, parmi mes albums fétiches... mais si j'adore ces albums, c'est parce qu'ils apportent autre chose que les sempiternelles imprécations contre Dieu, l'Eglise et les méchants chrétiens... Ce sont des albums d'adultes, et ont vraiment la classe.
Concernant le glam, j'en suis effectivement complètement fan, notamment du cultissime groupe Hanoi Rocks, qui était dix fois plus décadent que la plupart des groupes de BM... C'est toujours drôle de voir des mecs habillés en cuir des pieds à la tête, avec des clous, les cheveux longs bien peignés etc... traiter les glammeurs de Pds!!!!!! Enfin, je dis ça mais le glam peut aussi avoir un côté beauf et bas-du-front (cf Motley Crue...).

 

FovS : Il y vraiment plein de références dans le groupe. Du coup, je me demandais, vu que la drogue semble omniprésente dans le concept du groupe. Tu trouves pas qu'on nous vend un peu de la merde parfois ? Et que, comme dirait Svinkels " Vu la piètre qualité des produits qui tournent dans ce produit, ça me donne envie de dire que je n'ai jamais pris de drogues de ma vie" ?

Mervynn : Ah, putain elle est pas mal celle-là... Ben je vais pas te dire le contraire, vu que j'ai moi-même refilé de la  pure merde à l'un des membres du groupe il y a quelques années... Et je suis tout à fait d'accord en ce qui concerne la C, j'ai très franchement l'impression de n'en avoir jamais vraiment tapé... C'est drôle car tout le monde sait que c'est de la merde, que c'est tout sauf de la C, mais les gens sont toujours motivés pour en acheter et en taper, c'est sûrement du au prestige (non légitime) de cette drogue... Après, faut pas non plus exagérer, y a des classiques qui déçoivent assez rarement : MD, speed etc...

FovS : Toujours au titre des références, il y a une portée symbolique assez immense. Entre le Zend Avesta ou les allusions au soleil... Il y a un côté vraiment occulte et mystique chez Pavillon Rouge. Passion personnelle ? 

Mervynn : La dimension solaire, bien plus fascinante à mon sens que les caniveaux puants ou les sombres bosquets dont nous parlent tant de groupes de black, m'attire depuis une dizaine d'années... cette fascination m'est venue lors d'une soirée champis, où tournait l'album « Monumension »... J'ai eu envie d'évoluer dans un monde lumineux et pur, loin de la glauquerie en carton-pâte, et des seigneurs de ténèbres...  Il est bien plus difficile (et donc plus intéressant) de s'orienter vers ce monde inaccessible que de se vautrer dans la noirceur, puisque la noirceur et la glauquerie sont partout dans le monde contemporain... Le monde est un caniveau, quel mérite y a t-il à se complaire dans sa merde? Si tu veux que ta vie soit noire,c'est pas bien difficile, il suffit de ne rien faire et de céder aux tentations de la paresse, du vice etc... et devenir une loose, comme un héros de Houellebecq. Mais si tu veux que ta vie et ton art soient lumineux, là tu peux être sûr que tu vas en chier, que tu rencontreras plein de pièges sur ta route, et que tu te heurteras à de très nombreuses déconvenues.... tout ça pour probablement échouer au final. Mais t'auras peut-être des chances de connaître des extases sans descente, et ça, ça n'a pas de prix...
Cela fait donc un bail que j'aspire à un art lumineux, sans arriver vraiment à verbaliser cette aspiration dans des textes... Mais Kra Cillag est arrivé dans le groupe il y a deux ans, avec tout son arsenal de références mystico-prophétiques, qui ont parfaitement collé au délire du groupe... Il te parlerait de tout ce concept bien mieux que moi, s'il avait le goût des interviews! Le fait est qu'il a mis des mots sur les sensations que je voulais faire passer dans nos chansons, et le prochain album poussera le mysticisme encore plus loin... sans toutefois s'éloigner de la dimension terrestre incarnée dans notre musique par les beats, les guitares et l'aspect « dansant »...

 
FovS : Le tueur de Toulouse, ça t'inspire ? 

Mervynn : Comme l'a très justement dit un pote à moi, Kad Merad, lui, court toujours...
 
FovS : La philosophie de vie de Pavillon Rouge, c'est quoi ? Au sens, vous vous sentez comment, comme une famille, une bande de potes qui fait de la musique par passion, un groupe pro qui est là pour bosser de 14h à 17h... ? 

Mervynn : Ça n'a pas toujours été le cas, mais le groupe s'apparente désormais à une famille, c'est un cercle de gens soudés, qui ont pourtant des profils complètement antithétiques... L'arrivée de Sorthei, batteur live, a donné un aspect encore plus familial au groupe, puisque sa fougue et son enthousiasme au top fédère les personnalités des autres membres du groupe... Nous avons toujours eu beaucoup d'affinités, malgré nos caractères très différents, et nous commençons désormais à avoir un vécu commun conséquent, ce qui donnera une putain de force au prochain album.
 
FovS : Ton point de vue sur la planète, l'homme, etc... ? 

Mervynn : Je crois dans le Vrai, le Beau et le Bien... qui ne sont qu'une seule et même Idée, bien plus bandante que le vice et l'auto-destruction. En fait, je me situe à l'opposé des black metalleux qui prêchent le Mal et qui te font la morale sur la drogue... Pour moi, la drogue c'est le Bien, et la construction de soi, au même titre que le sport et la culture.
 
FovS : La scène française, tu en penses quoi ? Quels sont les groupes avec qui tu t'entends le mieux, tes amis, etc... ?
 
Mervynn : Je suis très pote avec les gars de BlackLodge, qui sont mes voisins et qui sont aussi cultes que leurs albums, avec les Vorkreist de Paris, avec le gratteux d'Alien Deviant Circus, qui a d'ailleurs réalisé notre visuel, et avec Deathcode Society, un groupe de Black metal ultra moderne, dans lequel je m'occuperai des parties synthés...
Pour ce qui est de la scène black française, il me paraît difficile de ne pas en être fier... Ca paraît sans doute très chauvin, mais j'écoute essentiellement les groupes de notre région, car ce sont leurs concerts qui m'ont donné envie de faire ce groupe : BlackLodge, Nehemah, Crystalium, Himinbjorg (avec lesquels on va bientôt jouer)... La scène parisienne est aussi complètement culte, mais ça devient limite un poncif que d'en dire du bien ! Et en ce moment j'écoute pas mal l'album de Sektemtum, en particulier le titre « Low Spread » qui est vraiment une tuerie.


FovS : La plus grosse tête à claque du Black Metal ? 

Mervynn : Eh non, je n'entrerai pas ici dans des invectives surannées contre Dani Filth, ni dans un débat chiantesque sur Varg Vikernes etc... je te parlerai plutôt des musiciens de black qui me font le plus rire... à savoir les Nifelheim, ou plutôt les Nifelmen, comme nous avons désormais coutume de les appeler.
On a découvert ce groupe sur myspace, on a halluciné sur une de leurs photos où tu les vois complètement à fond, tous pics dehors, avec leurs têtes improbables, et derrière eux cette fumée à la con qui fait les beaux jours des dancefloor des 80s (surtout dans les fêtes au village...)... Jusque là, ça va encore, c'est pas le premier groupe de black à se ridiculiser de la sorte (même si eux n'ont pas l'excuse de la jeunesse), mais putain dans les commentaires myspace, on voit un mec qui a écrit, et sans ironie : « you are definitely prepared for war! » Putain, il en fallait pas plus pour déchaîner l'hilarité... Non mais sérieux, tu vois leur gueule, leurs tenues à la con, leurs haches de merde, et tu les imagines partir en guerre, comme s'ils faisaient trembler tout le Moyen-Orient ! Imagine Bush, à l'époque, dire « OK, Ben Laden se rend pas, on lui envoie les Nifelmen... » Quels génies... (nb : Rires nombreux de FovS pendant la relecture)

Du coup on a imaginé, les psylos aidant, une espèce de dessin animé dont les Nifelmen seraient les héros... mais je ne t'en dis pas plus, je ne veux pas trop en parler, car peut-être qu'un jour le truc sortira, et qu'il nous rapportera un max de fric, qui sait...
Bref, on a bien ri sur leurs gueules, et j'ai été très surpris quand j'ai entendu leurs albums, qui sont vraiment excellents! Mais la plus grande surprise fut quand je me suis retrouvé au resto à Stockholm face à Tyrant, qui est vraiment très sympa, en fait, et qui a l'air beaucoup moins con en vrai que sur les photos...
Ce ne sont donc pas les pires têtes à claques du BM, mais plutôt des clowns talentueux et sympathiques...

FovS : Niveau production, étant donné que je bidouille aussi pour mon propre groupe, je suis toujours pas mal épaté de voir le mixage dans un groupe comme le tien. Ce n'est pas trop un casse tête, pour mixer, enregistrer, caler les parties ? 

Mervynn : Si, je te rassure, c'est l'enfer, y a une centaine de pistes juste pour les parties electro, et c'est un vrai casse-tête, mai c'est notre ami Arnaud Ménard du studio Hiroshima qui en a le plus souffert, et il est prêt à réitérer l'expérience, le bougre... On a passé énormément de temps sur le mix, c'était un truc de fou... En revanche, l'avantage c'est qu'on gagne un max de temps grâce au fait qu'il n'y a pas de batterie à enregistrer.

 
FovS : Vu qu'ils vont sûrement passer en interview à peu près en même temps que toi, tu penses quoi de La Division Mentale ?

Mervynn : J'avais trouvé ça vraiment cool à l'époque où ils avaient sorti « L'eXtase des fous », ça devait être en 2007 ou 2008 je crois... Et ta chronique de leur EP récemment sorti m'a donné envie de m'y remettre... En plus de faire une musique puissante et originale, ils ont pas mal d'inspiration concernant les titres des albums et des chansons, ce que j'apprécie particulièrement dans un groupe (c'est aussi ce que j'aime chez Indochine, Crystalium et BlackLodge, des titres comme « Le Péril Jaune », « Diktat Omega » ou « Psychoactive Satan », ça démonte tout!). D'autant qu'il est très difficile d'avoir des titres et des textes en français qui soient puissants... Et la pochette du dernier EP est terrible, je sens qu'il va me plaire !
 
FovS : Ta marque de whisky favorite ? A noter que je vote Jack Daniel's...

Mervynn : Putain là tu me fais pas plaisir, par contre... Le Jack c'est pas mauvais, mais la référence est assez grossière ! J'opterais pour un bon William Peel, un truc de bon gros bourgeois bon vivant quoi...
 
FovS : Voilà, tu as le dernier mot, si tu veux poser une question à ton humble intervieweur, si tu veux passer un coup de gueule, un coup de cœur, un coup de fil à un ami..

Mervynn : Pas de question à te poser, juste une objection à ce que t'as dit au début de l'interview... Indochine c'est bien AUSSI après 90, je trouve l'album Dancetaria très correct ! (ndFovS : effectivement oui, et le dernier est loin d'être nul, aussi...)
A part ça merci pour ces questions qui, j'en suis convaincu, sortent un peu des sentiers battus !