lundi 18 juin 2012

Salut, salut...

Voilà, pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, j'ai pris du gallon il y a peu.
Je suis maintenant chroniqueur chez Thrashocore. Alors ça veut dire quoi concrètement ?

J'étais parti sur le principe de la double-publication (ici et sur Thrashocore), sauf que cette technique me prend beaucoup trop de temps, donc j'ai choisi de me focaliser uniquement sur le Webzine.
Ça veut dire que vous me retrouvez la-bas, parfois avec des chroniques déjà publiées ici mais remises au goût du jour et le plus souvent avec des chroniques totalement inédites.

La structure d'un webzine me permet de plus coller à l'actualité et aussi d'offrir un support de visibilité plus important pour les groupes chroniqués (ce qui est nettement mieux pour eux, vous en conviendrez...) et/ou interviewés.
Petit à petit tout sera transféré sur Thrashocore (Pavillon Rouge est déjà transféré par exemple, et La Division Mentale est en cours).

Des nouvelles interviews sont parues et presque une vingtaines de nouvelles chroniques pour ma part, n'hésitez donc pas à aller faire un tour (régulièrement, ce serait encore mieux, ah ah !) sur ce webzine (j'ai gardé le même pseudo au cas où) qui fourmille de groupe sympas et de chroniqueurs doués et beaux-gosses.

Voici le lien de Thrashocore : ICI

Et voici le lien d'un bon ami à moi qui monte un blogspot cinéma/musique, sa Dimension Satan à lui quoi : Cliquez, ça lui fera plaisir.

lundi 16 avril 2012

Björk : Homogenic


Parfois, il y a des disques qu'on a écoutés jusqu'à les chier dans sa jeunesse, et après on les oublie, pendant un temps.
Et après, un beau jour, on retombe dessus, et on se rappelle, uniquement à ce moment, à quel point on a aimé.
Et on a honte, parce qu'on l'a seulement en gravé, dans mon cas.

Qui ne connaît pas Björk ici ?
L'islandaise qui a percé dans le monde entier, l'islandaise tordue, l'islandaise souffrante et joyeuse à la fois.

Au travers de cet article, je m'adresse éperdument à tout ceux qui apprécient les ambiances, la mécanique, et le côté triste des choses.
"Homogenic", ou l'album quasi-parfait, synthétise l'aérien, l'émotion, l'humain et la machine.

Pourtant, malgré le fait que je connaisse la totale de cette artiste, j'ai du mal avec certains disques, certains trop faciles, d'autres trop rébarbatifs, mais "Homogenic", c'est la claque, le monstre, le mythe.

La demoiselle s'est bien entourée pour cet opus, des pointures du trip-hop s'occupent des boîtes à rythmes, qui sont la mécanique implacable de l'opus. Les rythmes, proches de l'humain comme Björk les définis elle-même, et symbolisant une mécanique de la respiration, du battement cardiaque, sont puissants, incisifs, inattendus, réglés au millimètres.

A ceci s'ajoute des cordes, mélancoliques, et peu nombreuses, un violon, un alto et un violoncelle, tout au plus un petit ensemble de cordes. Puis se rajoutent des claviers, piano, clavecins, ou sons électroniques, comme une basse électronique.
Et non, on ira pas vraiment plus loin, hormis sur les saturations stridentes offertes à l'auditeur sur les deux dernières pistes.
Ah si, il manque juste une élément crucial, la voix bien sûr, qui sait développer une ambiance toute particulière sur laquelle je reviendrais.

Alors, on pourrait dire que finalement, ici, tout est minimaliste, et même si les rythmiques sont fouillées, les compositions restent sobres, et s'articulent principalement sur une ou deux mélodies, qui persistent.

Mais ce qui est remarquable dans cet album, c'est son intensité. Dès le premier titre "The Hunter", on remarque l'album s'ouvre tranquillement, mais qu'il ne va pas en rester là.
Et la triptyque de folie qui s'en suit, à savoir "Joga", "Unravel" et "Bachelorette", confirme clairement les prémices ressentis auparavant.

Dès que la demoiselle part dans les montées de voix, c'est le décollage, ou le 25km/h au Mach 1 en une dizaine de seconde. Autant dire que la Ferrari ne suit pas. Un peu comme une drogue, on ressent une montée incroyable, le grand frisson, celui qui vous prend, et qui ne vous lâche plus. Sauf que contrairement à une drogue, il n'y aura pas de descente, enfin seulement quand l'album sera fini...

Car non, les pépites d'or que sont "Immature", "Alarm Call" ne vous ferons pas redescendre, et le final tétanisant vous achèvera en beauté.

Un univers, une voix, un paysage musical, auquel il vous faudra impérativement adhérer à 100% pour prendre votre pied comme il se doit sur ce chef d’œuvre.

18.5/20



jeudi 12 avril 2012

Benjamin Biolay : La superbe






Benjamin Biolay est lent.
Benjamin Biolay est chiant, il est mou, il est dépressif et déprimant.
Benjamin Biolay se la pète, en plus de tout ça. 
Benjamin Biolay, bah c'est la caricature de l'artiste paumé, bobo et chiant. Le genre de type relou qu'on a tous connus au lycée, sauf que lui, il n'a pas bougé depuis ses dix-sept ans. Il est englué dans cet espèce de fantasme de l'artiste paumé.
Quand il passe à la TV et qu'il arrive dans mon champ de vision, j'ai envie de lui dire : "Mais réveille-toi putain !".

Et, le pire dans tout ça, c'est que ses chansons sont comme lui...

Pourtant, même si j'ai souvent envie de l'assassiner sur place à cause de sa débauche caractérielle de je-m'en-foutisme saupoudré d'une bonne grosse pincée d'imbécilité, j'aime bien son album.
En fait, quand je l'écoute, je me dis que seul un type comme lui aurait pu pondre ce genre de disque.
Pour écrire un album comme "La Superbe", il faut être perdu dans sa tête, bloqué, figé quelque part. Il faut être mou et lent, il faut contempler et penser.
C'est le genre de truc qu'un mec comme lui peut faire. Il reste là dans sa chambre d'hôtel, il s'assoit, il boit du whisky en avalant du Lexomil à trois heures du matin.
Et là, paf, il a une idée, il écrit.

Voilà, j'imagine qu'il fait comme ça. En tout cas, moi, je le ressens comme ça. 

Alors, à la base, justement, ça n'a pas été facile pour moi, j'imaginais ce mec avec sa voix lente, qui parle, qui murmure. Et au départ, je trouvais ça chiant.
Donc ça a duré comme ça pendant un sacré bout de temps. Et puis un jour, je me suis retrouvé seul en voiture, en pleine nuit d'hiver, avec cet album. Vu que j'avais un bon bout de chemin, j'ai lancé l'album que j'avais sous la main. Et là, j'ai quand même pris une mini-claque.

La vraie claque, c'est le premier titre, éponyme, et donc intitulé "La superbe". Et finalement, ce qui me semblait décousu s'est éclairé. Les transitions que je trouvais douteuses, se sont révélées excellentes. La voix auparavant cataloguée comme un puissant somnifère s'est révélée comme remplie d'une tristesse qu'on peut difficilement comprendre.
Les parties instrumentales que je trouvais assez basiques se sont révélées, recherchées, puissantes, fines...
Ce titre, développe une des plus forte montée en puissance que je n'ai jamais entendue. Tout commence doucement, et au fur et à mesure que le titre progresse, les pistes s'ajoutent, et la vague déferle jusqu'à ce qu'on finisse trempés jusqu'aux os.

Le problème finalement, c'est qu'il y a des coups de mou dans cet album, je pense au dernier titre, totalement inutile...
Mais heureusement, il y a d'autres excellents titres, comme "Padam", "Miss Catastrophe", ou le génial "Night Shop". Tous sont relativement bien construits, et les textes sont plutôt intelligents.
Extraits :

"On flaire, on flâne, on flaire la flamme, singulière. On gagne, on perd, on perd la gagne, la superbe..."

"J'attendais en vain, que le monde entier m'acclame, qu'il me déclare sa flamme, dans une orgie haut de gamme."

"Oui, la nuit, je passe les murailles, et j'entends le vent des Cornouailles, et pourtant je la suis, vaille que vaille"

Bon, chacun jugera selon son bon plaisir, mais on va dire, dans un but d'objectivité (ah ah !) qu'il ne se débrouille pas trop mal.

On a donc ici, un album inégal, et un peu long aussi, de par la présence d'un deuxième CD, plus ou moins discutable, mais pas vraiment bâclé, en témoigne le plutôt bon "L'espoir fait vivre", mais qui recèle des moments formidables, pour peu que l'on daigne s'y intéresser...

14.5/20


On Flane, On flaire, On flaire la flamme singulière.. On gagne,on perd On perd la gagne, La Superbe... Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-BENJAMIN-BIOLAY,LA-SUPERBE,107026308.html
On Flane, On flaire, On flaire la flamme singulière.. On gagne,on perd On perd la gagne, La Superbe... Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-BENJAMIN-BIOLAY,LA-SUPERBE,107026308.html





The Phantom Carriage : New Thing







The Phantom Carriage, bah c'est du hardcore.
Sauf qu'ici, il n'y a pas grand chose à voir avec ce qu'on pourrait trouver dans un Hatebreed.
Si on devait citer du hardcore pour les définir, on se rapprocherait plus volontiers du Kickback moderne, de Comity ou de Celeste.
Sauf qu'en fait, ce ne serait que citer un petit tiers de ce qui est présent dans ce disque, puisqu'on peut aussi rajouter une bonne couche de Black Metal, du screamo mais aussi du jazz.

Oui, du jazz, mais d'habitude, quand on nous sert "jazzy" comme qualificatif dans un groupe de Metal en tout genre, on se retrouve avec un saxophone samplé sur un titre. Bon, voilà...
Mais, il y a quand même des exceptions, et The Phantom Carriage en est une, au même titre que par exemple le Shining norvégien. Ces deux groupes n'ont pas grand chose en commun, si ce n'est qu'ils utilisent à bon escient les structures du jazz.

Alors attention, quand on dit Jazz, ne vous attendez pas à l'orchestre Big brass band de Trou paumé / perdu.
Ici on est parfois dans le free, dans le progressif, voir dans le jazz-rock.
Bref, The Phantom Carriage ne sert pas une musique commune, et comme l'a dit ma mère qui a écouté (bien malgré elle...) le CD avec moi en voiture : "Ah bah, eux, on peut dire qu'ils sont inventifs".

Inventif, oui, c'est un des mots-clefs de cet opus, mais aussi "couillu", parce qu'il fallait oser, et aussi "efficace", car si on aurait pu penser que mélanger tout ça finirait vite par rendre la mixture indigeste, hé bien il n'en est rien.

On citera joyeusement les titres suivants : "The horses feed their birds", purement hardcore tout en étant complexe, et très bon titre d'ouverture, "The wreck of my mental ship", avec un pont de fin très réussi et prenant, "Black rain falls in drop", ou le mélange parfait entre ternaire et binaire (et donc entre jazz et hardcore...), l'interlude plutôt surprenante "Les fantômes se cachent pour pleurer", ou le plus émotionnel "Our Roses".
Voilà, en comptant que dans cet opus, il n'y a que sept titres, et que j'en ai cité cinq, on constate aisément que la proportion de très bons titres est plutôt élevée.
Les deux qui ne sont pas cités sont un petit peu en dessous, mais ils sont quand même bien ficelés et très agréables.

L'ambiance distillée soigneusement par The Phantom Carriage se révèle très chaotique, mais également déroutante, propre à leur style, et aussi pleine de surprises.
L'album est court, et de ce fait, il s'apprivoise vite, malgré l'éventuel coup de frein que pourrait donner cet aspect technique. On accroche vite au style, mélange du côté sombre accentué par le fond jazz, et de lumière, apportée par les passages mélodiques et émotionnels.

Bref, ce groupe permet de passer un bon moment, pour les gens ouverts d'esprit, et si même après tout ça, vous n'étiez que partiellement convaincus, sachez que leur album est téléchargement libre sur leur site, ou leur Bandcamp, et ça, c'est sympa, donc je me devais de le relayer ici.

15/20


lundi 9 avril 2012

Indochine : Au zénith (1986)







Pour les 5 ans du groupe, en octobre 1986, les belges d'Indochine ont la bonne idée de sortir cet album live, qui sera certainement une des pièces maîtresses de leur discographie, non pas en terme de quantité d'albums vendus, mais de qualité intrinsèque et musicale.

En mars 1986, Indochine rempli quatre soirs d'affilés le Zénith de Paris, et le groupe à la bonne idée de filmer et d'enregistrer ce moment, qui couronne la tournée triomphale de l'album "3" (encore que, pas vraiment, puisque les concerts se poursuivrons pendant une tournée d'été).

Forcément, on retrouve sur la set-list les titres inévitables du groupe, type "Canary Bay", "L'aventurier", " Trois nuits par semaine", etc... Alors quand j'ai découvert cet opus, par le biais de la VHS (bah oui, on arrête pas le progrès...), je dois dire que la set-list ne m'enthousiasmait que peu.
L'absence de titres phares du genre "La sécheresse du Mékong", "Okinawa", "Pavillon Rouge" et la présence de la reprise de Jacques Dutronc "L'opportuniste" que je n'apprécie pas trop me faisait d'abord tirer un peu la tronche.
Par la suite, je m'attendais aussi à une simple re-pompe des versions studios, sans plus d'arrangements.

Hé bien que nenni !

L'album s'ouvre sur "La conquête de l'ouest", une introduction courte, mais relativement sympathique, même si je pense qu'une piste un peu majestueuse aurait amené la suite de manière plus convaincante. Parce que : Oui ! La suite est majestueuse.

C'est "A l'assaut" qui ouvre (vraiment) les hostilités, dans une version "single" spéciale pour le live, et accessoirement dynamitée par les percussions.
Les percussions, parlons(en, puisque qu'il y en une armée sur cet opus. Des gros tambours aux percussions plus sobres, tous apportent puissance et aspect d'immensité à la musique du groupe. Un gain de force incroyablement efficace, surtout qu'elles sont parfaitement mixées.
On rajoutera aussi le saxophone de Dimitri qui se permet de rajouter des lignes fort jolies, comme sur "Canary Bay", ce qui offre une mélodie supplémentaire au son de l'album.

Mais, pour qu'on ne soit pas perdu dans tout ces éléments rajoutés, Indochine à pris soin de recréer son ambiance typique en live, avec les rythmiques calées et nettes, les guitares et leurs sonorités inimitables, la voix, et bien sûr les synthés aériens et asiatiques.

Bien sûr, le groupe se montre communicatif avec un public déjà grandement acquis à leur cause, au vu des hurlements stridents des jeunes filles en fleurs.
Ça c'est pour le meilleur, car on ne peut omettre les quelques phrases lâchées par Nicola, toutes plus cultes les unes que les autres.
Morceaux choisis : " Si un jour dans ta ville, si un jour dans ta rue, on te montre du doigt, parce que tu t'habilles comme ça, ou que tu as les cheveux comme ça, alors dis-leur que ce sont des pervers ! Voici Troisième Sexe !"
"Dans chaque pays, il y a une fleur sacrée, par pitié, faites qu'elle ne la trouve jamais, voici Salombo !".

Voilà, voilà... On pourrait discuter longtemps de ces phrases, de leur légitimité, de leur efficacité, de leur construction, de leur portée psychologique dans la vie des fans d'Indochine de l'époque.
Néanmoins, le pauvre bougre s'en tire très bien sur les parties chantées, et sur les parties ou il motive le public, et c'est bien là tout l'essentiel de sa fonction.

Il est clair que le groupe à tout fait pour rendre ses compositions puissantes, rapides, efficaces et pleine de spontanéité et d'entrain. Les coupures rythmiques sont d'ailleurs là pour en témoigner, ainsi que les petites feintes destinée à faire monter la sauce.

"Mais alors", allez-vous me dire, "moi j'avais cru comprendre que le plus cool dans Indochine, c'était cette ambiance éthérée, aérienne, magique, proche de l'Asie, du cinéma et des années coloniales ?".
Même si il est évident que personne ne va me demander ça (auquel cas, si ça arrive, on sera bientôt très copains, l'homme qui me dira ça, et moi...), la puissance rythmique et aussi pleine d'énergie qu'une barre Ovomaltine, n’entache en rien l'ambiance formidablement bien construite du groupe.
Pourquoi ? Hé bien parce que déjà, les parties mélodiques des synthétiseurs par exemples sont bien présentes, et avec un volume conséquent pour qu'elles soit bien entendues ("Canary Bay", encore une fois), il en est de même pour les guitares (le riff mélodique de "Miss Paramount", très audible et puissant).

Non, décidément, il est évident que ce live, est un immense moment de plaisir et une formidable réussite, et ce, quelque soit la situation. En voiture, tout le monde chante au bout de trois titres, en soirée ou entre amis, ce live forme une excellente bande-son, sous hallucinogènes vous aurez de très belles visions, et en faisant la cuisine, votre pavé de bœuf aura une autre saveur.

La magie ? Sans doute...
"L'aventure au parfum d'Ylalang", j'en suis sûr.

18.5/20





vendredi 6 avril 2012

iDoser : Hand of God






Trop bon, trop con.
Voilà ce que je me dis en ce moment.
L'esprit humain, et la curiosité sont de vilains défauts. Et si tout le monde possède le premier, tout le monde n'a pas le deuxième. Malheureusement, moi je l'ai. Et si j'ai eu très très peur en me faisant Gate of Hades, je suis quand même assez bête pour tenter Hand of God.

Pour cette chronique, toujours sur le but de deux avis, c'est Nemphis, qui m'a au passage donné le logiciel, qui écrira en dessous du mien, un deuxième témoignage sur ce sujet.

FovS :

Depuis GoH, pas mal de choses ont changées. Déjà, j'ai un peu plus peur de cliquer sur "Play Dose".
J'ai également depuis essayé des autres doses, du genre : "Inhalant", assez épique, ou "Crystal Meth", pas mal non plus dans son genre.

On m'a conseillé de prendre "Condition", une dose qui met en condition, comme son nom l'indique, avant la prise d'une autre, plus forte. Mais j'ai la flemme.

Il est minuit pile, j'ai bu trois cafés ce soir (mais bon, j'en bois beaucoup...), et une bière. Tout va bien, merci. Je ferme tranquillement les yeux sur ma chaise de bureau.
Je dois cependant retrouver ma copine en ville à 2h du matin, donc j’espère juste ne pas y aller en volant.

L'omniscience, soit le fantasme de toute une tranche de l'humanité, la puissance de Dieu, mais aussi sa violence, et sa condition. Voilà, ce qu'il doit y avoir dans Hand of God. Enfin certains devraient s'inquiéter, si je deviens vraiment Dieu, il va y avoir du ménage...

Passée cette introduction un peu miteuse, le moment est venu d'appuyer sur "Play", sans trop d’inquiétudes, puisque en théorie, ça devrait être plutôt positif comme dose.

La dose démarre par des sonorités, finalement assez proches de GoH, ce qui ne me rassure absolument pas, même si elle sont plus aiguës.
Mine de rien, en deux/trois minutes, je commence à m'envoler, doucement, comme si on m'avait prêté, euh, je ne sais pas moi, le nuage magique de Sangoku, mais sans l'obligation d'être pur.
Puis, vers 7/8 minutes à peu près, le vol s’accélère, je commence à croire que le nuage est devenu un Mirage 2000. 

Puis, il y a des sons qui arrivent, alors que je suis carrément paumé dans l'hyper espace, je me rends compte que ces sons sont la musique que j'ai entendue aujourd'hui, couplée avec des images de ma journée. Bizarrement, cette sensation est rapide, un peu comme le fameux "film de notre vie" que l'on revoit avant de mourir. Bref, après ce mélange pas folichon d'Alien Deviant Circus, Femi Kuti (bah oui, y'a pas de hasard...), Godkiller et du groupe CSS que j'ai écouté ce matin par procuration. Puis j'entends des chants, un peu mystiques.

Et puis là, PAF ! La montée assez faramineuse qui arrive. Une éjaculation faciale de toute puissance. Je m'envole loin, très loin, très vite, j'en tremble de partout, mon corps me pique de plus en plus fort, puis il me brûle, car je vais trop vite. Mon cœur bat à toute vitesse, heureusement que je ne fais pas de tachycardie, pas comme certains ici (hu hu hu !!)...
La je commence à avoir mal, mais vraiment beaucoup. Putain, ça crame sec d'aller voir ce foutu Saint-Père.

Puis une deuxième montée, qui me transpose immédiatement des flashs qui proviennent de l'hyper-espace. Je vois des planètes, des véhicules, des explosions, des peuples massacrés sur ces planètes. Tout ça s'enchaîne aussi vite que le film de ma journée tout à l'heure. On dirait une prise de conscience immédiate, un résumé rapide de l'univers. Comme si je passais la porte (comme dans Full Metal Alchemist, le manga), et que je pouvais comprendre le monde, j'espère juste que je vais pas oublier un bras la bas. Je transpire, j'ai mal, mes yeux pleurent par réflexe. J'essaye de bouger, mais non ce n'est pas possible.

L'intensité baisse, je repars aussi vite que j'étais venu comme si j'étais aspiré en arrière, le son baisse de volume. Quand le silence arrive, je me réveille en sursaut, je bondis, j'ouvre les yeux. Je reprend ma respiration, je flippe quelque chose de correct. J'ai l'impression qu'on m'a balancé de l'espace comme une vieille chaussette sur Terre, et que j'ai atterri dans mon lit.

J'ai la tremblote, alors que j'écris cet article, mes veines me piquent. Même si ça reste immensément moins traumatisant pour moi que Gate of Hades, Hand of God ne me laisse pas de marbre. Je suis plutôt vidé de mon énergie, épuisé d'avoir découvert et visionné tout ça. J'ai aussi l'impression d'être parti trois mille ans, alors que ça n'a duré qu'une demi-heure. Alors que j'ai presque fini l'article, je suis revenu à la normale. Plus de tremblements, plus de problèmes autres, plus de chaleur, ou de cœur qui bat la chamade. 


Nemphis :


Et merde, ça fait bien deux ans que j'ai pas touché à ça, c'est vraiment sain de recommencer avec le légendaire Hand of God? A froid comme ça je dirais que non, que je vais juste faire un arret cardiaque en plein milieu de mon voyage onirique et qu'on va me retrouver demain matin en caleçon avec un casque sur les oreilles (la mort parfaite). Blague à part je commence à stresser un peu à l'idée de retomber dans ces abysses cycloniques.

Il est 01h00 du matin, j'ai pas trop mangé, pas trop bu, je suis pas trop fatigué donc si l'équation est juste ça devrait pas trop foirer. Je me mets à l'aise dans mon lit, comme pour aller me pieuter, mon PC à côté de moi, pas trop loin pour avoir un repère après ma rechute.. Ouah, allez, on souffle un bon coup et on y va. Je suis dans le noir complet, bien installé et avec un casque audio de très bonne qualité, autant dire qu'il aurait été difficile de faire mieux à ce niveau.

La track commence. Il n'aura pas fallu beaucoup de temps avant que tout le stress accumulé disparaisse comme il était arrivé. Je suis plutôt bien, c'est limite relaxant en fait. Mes membres sont lourds, j'ai l'impression d'être sous morphine, toute notion du temps est à présent faussée dans mon esprit. Ca commence, je le sens, c'est comme si tout ce qui trainait dans ma tête, toutes mes idées, toutes mes pensées étaient aspirées vers nulle part. J'ai toujours les yeux fermés et pourtant je jurerais que je suis entrain de les ouvrir (ça m'a d'ailleur déconcentré pas mal de fois parceque je me sentais obligé de vérifier). Les yeux fermés et dans une obscurité totale, des lumières s'invitent sous forme de flashs très brefs ou simplement en dansant devant moi (comme si on me foutait une lampe torche sous le nez pendant que mes yeux sont fermés). Pendant quelques instants je me suis rendu compte que tout mon corps tremblait mais ça n'a pas duré plus d'une minute.

A présent je distingue des formes, des ombres, des visages même, une véritable lampe à huile anarchique et psychédélique. A vrai dire je n'arrive pas à rester concentré sur la track. Faute à un léger défaut de mon casque provoquant des grésillements sur l'oreille droite lorsqu'il y a trop de basses. Mes membres s'enfoncent de plus en plus dans mon lit, j'ai l'impression d'être une putain de boite de conserve sur un aimant géant. Moitié de la track, je suis vraiment bien. Trop bien même; d'ailleurs je perds conscience et m'endors. Voilà pour l'histoire, je me suis endormi comme un minable à mid-track et j'ai loupé le meilleur.. quelle poisse haha.

La track est bientôt finie. Le fondu de volume est amorcé et je reprends peu à peu conscience. Merde, FovS va me scalper les noix. Je suis vidé de mon énergie, ça m'a léssivé. Demain je referais ce voyage, il faut absolument que j'en arrive à bout.

Alien Deviant Circus : En To Pan Omegas






Hum, pas évident ce chroniquer ce disque.
Pourtant il est clair qu'Alien Deviant Circus est un groupe qui me tient à cœur, parce que j'apprécie vraiment beaucoup les sonorités et l'ambiance que délivre le groupe.
Mais on peut dire qu'"En to Pan Omegas" est loin d'un album facile à assimiler. Pour tout dire, l'expérience prends du temps.

Il faut dire aussi que j'ai peut-être posé l'oreille un peu trop tôt sur le groupe. En fait, le seul groupe Industriel que j'écoutais avant la découverte d'Alien Deviant Circus, était Aborym, une sacré différence sans aucun doute. Et lorsque le facteur déposa dans ma boîte aux lettres cet opus, je me suis demandé, à la première écoute, qu'est ce que c'était que ce truc...

Avec un père pratiquant l'hindouisme, il était déjà évident que l'artwork allait me parler. Kâlî (si j'ai bien reconnu...), la déesse hindoue, mère de la création, et aussi de la destruction, accouplée avec l’Ouroboros, un homme brandissant une lance, des crânes et des symboles...
Déjà, rien que la pochette offre à réfléchir, il est évident qu'elle comporte bon nombre de significations. Le livret reste clairement dans cette thématique. Mais alors, avec tout ça, à quoi va bien ressembler le son ?

Hé bien la première piste annonce la couleur, le tout sera Industriel, et avec un attrait particulier pour les ambiances. Une rythmique froide amène le tout, assez lente, et assez pesante.
Des interludes, comme ceci, à savoir totalement axée sur l'Industriel seront présente dans tout l'album, comme par exemple "Maledictionem" ou "Your end is in [y]our hands", piste concentrée et glacialement électronique, avec ce vent froid, qu'on imagine bien issu de l’Himalaya, et qui souffle dans nos oreilles.

Les percussions martiales, rituelles, dignes d'une procession religieuse au départ de "Radikal STN Terror", ou encore ce mantra, récité au début de "Jai Kaly Maa". Il est évident qu'Alien Deviant Circus, cherche a reproduire une ambiance à la fois froide, mais également propre à une évasion spirituelle.
Je ressens ça comme un cheminement qui se finit, quand l'album se finit. Un voyage intérieur vers les portes de son esprit.

Mais si il n'y avait que ça, ce serait beaucoup trop simple. Oui, il y a aussi du Black Metal la-dedans. Et les riffs que nous offre la guitare, toujours agrémentés d'une voix écorchée et haineuse, rentre clairement dans une tradition. Ils sonnent vraiment Black Metal, avec une production crade, et des tremolos.

Le cocktail peut paraître difficile à croire, surtout au niveau de la cohérence, mais non, ne vous y fiez pas, tout colle dans Alien Deviant Circus.

Le côté Black Metal apporte la haine nécessaire au combo, et affilié avec la puissance de la boîte à rythme industrielle/hardtek nous donne une émotion forte, une haine vraiment puissante.

Mais le mieux dans tout ça, c'est qu'il y aussi une forte dose de beauté, une beauté noir mais vraiment éblouissante, comme sur la fin de "Satan's Slut", ou sur le milieu de "Jai Kaly Maa" (meilleur titre du disque à mon humble avis.
Oui, il est évident qu'Alien Dviant Circus est riche, plein de surprises, et livre une musique intéressante, peu courante, personnelle et qu'aucun autre individu ne pourra imiter.
Un album a écouter de manière posée, voir dans un état second, dans le noir et qui vous livrera pas mal de clefs, et beaucoup d'émotions.

Pour ceux qui voudrait pousser le bouchon plus loin, je vous conseille également le reste de ce qui semble être une trilogie, à savoir "Satanic Djihad" et "Ayn-Soph", du projet purement Industiel d'Azat (leader d'Alien Deviant Circus) NekronoiZ. 

18/20